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 Proces MURRAY jour de 7 à 9

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cerbere
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Proces MURRAY jour de 7 à 9 Empty
MessageSujet: Proces MURRAY jour de 7 à 9   Proces MURRAY jour de 7 à 9 EmptyMar 13 Déc - 13:03

Jour 7 :Mercredi 5 octobre 2011
Cette journée est placée sous le signe de l’émotion… et des questions, questions, questions…
La journée démarre par le témoignage de Sally Hirschberg, représentante d’une société de distribution de produits médicaux à destination des praticiens, basée au Nebraska.
Elle atteste d’abord avoir reçu la première commande de Conrad Murray fin 2008 et avoir contrôlé sa licence médicale. Ed Chernoff demande immédiatement une suspension d’audience et essaie encore une fois d’empêcher son audition, mais sans succès.
Au fil de sa déposition, Sally Hirschberg va confirmer une dizaine de commandes effectuées par le cabinet de Las Vegas de Conrad Murray de mars à juin 2009. Ces commandes se composent de kits de perfusion, cathéters, seringues, aiguilles, gants, compresses, poches de perfusion, tensiomètres adulte et enfants, patchs d’électrodes, gel d’échographie, pompes d’injection, lidocaïne, adaptateurs, pansements… Elle précise que le cabinet de Las Vegas a demandé s’il était possible de délivrer ce matériel en Californie – ce qu’ils refusent.
Le procureur conclut son interrogatoire en mentionnant une commande du 22 juin 2009 annulée le 26 juin. Ed Chernoff s’énerve. Le juge demande un huit clos avec les deux parties. A leur retour, la question est tout de même posée et le témoin confirme bien une annulation de commande au 26 juin 2009.
Le contre-interrogatoire mené par Ed Chernoff est (pour une fois) sensé, soulignant le fait que ces commandes entraient dans le cadre du fonctionnement de ses cabinets et ne s’adressaient pas à un patient en particulier. Il ajoute que la même quantité de kits de perfusion a été commandée en juillet 2009. Il conclut en montrant un kit de perfusion différent de celui délivré par cette société et revient sur une commande de 50 kits effectuée en mai 2009. S’il a de la suite dans les idées sur ce numéro final, pour l’instant, il est seul à se comprendre !!!
Le témoin suivant appelé est Steven Marks. Il est expert en informatique auprès de la DEA, il a eu en charge l’analyse des données contenues dans l’Iphone du Dr Murray.
Le procureur déballe devant les jurés l’Iphone sous scellés et le présente au témoin et au Jury. Il va procéder au détail de son contenu.
L’expert explique qu’il a eu accès à des mails restés en mémoire dans le téléphone. Pour la première fois depuis le début de ce procès, Conrad Murray parait extrêmement tendu. Le procureur commence à montrer toute une série de documents semblant être le dossier médical de Michael Jackson sous des noms d’emprunts comme Omar Arnold ou Paul Farance. Les notes manuscrites de Conrad Murray et le détail de son traitement précèdent des échanges de mails avec un certain Bob Taylor, localisé à Londres, en date du 25 juin 2009 à 5h54.
Au retour de la pause, l’attention est portée sur ce mail de Bob Taylor. Il s’agit en fait d’un représentant de l’assurance de la tournée qui demande un complément d’informations sur l’état de santé de Michael Jackson avant le démarrage de « This is it ». Ils veulent plus de détails sur les soins médicaux et éventuelles opérations chirurgicales subies dans les 5 dernières années et demande à Conrad Murray s’il sera bien son seul médecin personnel.
La réponse de Conrad Murray est enregistrée le 25 juin à 11h08. Il écrit qu’après discussion avec Michael Jackson, il fournira les renseignements requis pour définir les clauses d’annulation du contrat. Il suggère également d’inciter Michael Jackson à se rapprocher des représentants d’AEG.
L’assurance reprend contact en expliquant que les médias ont rapporté des blessures au dos, des rumeurs courent à propos de tout et n’importe quoi : un lupus, un cancer, une hospitalisation évoquée en 2005, un emphysème ou autre problème pulmonaire, des interventions de chirurgie esthétique. Ils expliquent qu’aucun de ces faits n’est mentionné dans le rapport médical initial et qu’ils ne valideront pas de contrat sans éléments supplémentaires.
La trace d’un mail de Paul Gongaware adressé à Randy Philips et Conrad Murray le 24 juin 2009 apparait également. Il dit en substance que la compagnie d’assurance demande une contre-expertise rapide et qu’il serait souhaitable qu’elle ait lieu au domicile de l’artiste le plus rapidement possible.
Un message vocal est également retrouvé dans l’Iphone. Il s’agit d’un appel de Franck Dileo en date du 20 juin 2009 à 5h48. Il s’adresse à Conrad Murray et lui dit en substance : « Vous avez été témoin de ce qui s’est passé hier soir durant les répétitions, merci de me rappeler. Je pense que nous devons envisager des examens sanguins approfondis. J’attends votre appel. »
Le procureur demande ensuite à l’expert s’il a bien retrouvé l’application ITalk dans le téléphone de Conrad Murray. Le témoin confirme bien sa présence et explique qu’il s’agit en fait d’une fonction dictaphone. Ed Chernoff tente une nouvelle fois d’empêcher la diffusion de l’enregistrement à venir et provoque un nouveau huit clos.
A leur retour dans la salle, le juge Pastor s’adresse aux jurés, annonce que l’enregistrement va être diffusé et que chacun doit se faire son opinion.
Un nouvel enregistrement de Michael sous anesthésie est donc diffusé dans la salle du tribunal. On entend une nouvelle fois un Michael Jackson groggy, au ralenti, qui marmonne :
» MJ : Elvis n’a pas fait ça. Les Beatles n’ont pas fait ça. Nous devons être phénoménaux. Lorsque les gens quitteront ce spectacle, quand ils quitteront mon spectacle, je veux qu’ils disent « je n’ai jamais rien vu de tel de toute ma vie. Jamais rien vu comme ça. C’est le plus grand artiste de tous les temps ! ». Je prendrai cet argent pour des millions d’enfants, le plus grand hôpital du monde. L’hôpital Michael Jackson pour les enfants. Il aura un cinéma, des salles de jeux. Ils sont malades parce qu’ils sont déprimés. Ils n’ont pas le moral. Je veux leur donner ça. Je veux prendre soin d’eux, ces anges. Dieu veut que je fasse ça. Dieu veut que je le fasse. Je vais le faire, Conrad.
CM : Je sais que vous le ferez.
MJ : Ils n’ont plus assez d’espoir, plus d’espoir. C’est la génération qui vient qui sauvera notre planète, à commencer par – nous en reparlerons. Les USA, l’Europe, Prague, mes enfants. Ils grandissent sans mère. Ils en subissent les dégâts psychologiques. Ils viennent vers moi – s’il te plaît, emmène-moi avec toi.
CM : Mmm Mmm
MJ : Je veux faire ça pour eux.
CM : Mmm Mmm
MJ : Je vais faire ça pour eux. On s’en souviendra plus que de mes spectacles. Mes spectacles serviront à aider les enfants et resteront mon rêve. Je les aime. Je les aime parce que je n’ai pas eu d’enfance. Je n’ai pas eu d’enfance. Je connais leur douleur. Je connais leur blessure. Je l’ai ressenti aussi. Heal the World, We are the world, Will you be there, The Lost Children. Ce sont des chansons que j’ai écrites parce que je souffre, vous savez, je souffre. (13 secondes de silence)
CM : ça va ? (8 secondes de silence)
MJ : Je m’endors…
Fin de l’enregistrement. La salle est glacée…
Nous avons été nombreux à décrocher des débats sous le coup de l’émotion une nouvelle fois suscitée par cet enregistrement. Néanmoins, je vais réécrire aujourd’hui ce que j’ai écrit au tout début de ce procès, je ne vois pas du tout l’utilité de la diffusion de ces enregistrements d’un Michael Jackson détruit par les médicaments. Ce n’est pas Conrad Murray qui est jugé dans ces moments-là, mais Michael Jackson ! Pour la seconde fois, je suis outrée par ce procédé et ne trouve aucun intérêt à ces pièces. Elles font certes partie de ce dossier mais en dehors d’un intérêt médiatique, elles n’apportent rien à l’éclaircissement de cette affaire. Elles ne sont qu’un comble d’humiliation et de violation d’une vie privée. Et quels que soient les mots prononcés dans ces moments-là par Michael Jackson, quel que soit le contenu de ses messages, je maintiens que ces enregistrements devraient être sous scellés et y rester ad vitam eternam. L’accusation alimente la presse à scandales et fait parler les langues de vipère mais ne prouve rien !!!
Ma colère est terrible, ce soir. Et elle n’est pas suscitée par le fait d’avoir entendue Michael Jackson dans un état plus que second, mais par le fait que cette voix rocailleuse et sonnée fera le tour du monde une fois de plus, le décrivant tel un fou sous anesthésie, prêt à mourir pour sauver l’humanité ! Ce tableau-là me déplaît profondément et la mise en scène que l’on retrouve autour de ces pièces est détestable ! Quant au juge qui précise aux jurés que chacun est libre de son opinion… ça devient un comble dans un procès que l’on sait diffusé en mondovision, via tous les médias possibles et imaginables ! Pourquoi donc ne pas poser plutôt une question assez cruciale du style : « Pourquoi avez-vous enregistré Michael Jackson alors que vous étiez en train de l’anesthésier ? » !!! Ce serait sûrement beaucoup plus constructif !
Ce soir, le public de Michael Jackson est à terre, déprimé et triste. Ce soir, je ne suis pas déprimée, pas triste par cet enregistrement. Je suis en colère, profondément en colère !!! Et le fait d’entendre la voix d’outre-tombe de Michael Jackson ne m’émeut pas mais me glace ! Quelle insulte à son nom, sa famille, ses enfants ! Colère qui dure et dure encore… et me fait vomir cette procédure qui n’apporte ni explications ni justice !
C’est d’ailleurs cette colère qui m’a permise de ne pas perdre le fil des auditions à la suite de la diffusion de cet enregistrement. Elle a au moins quelque chose de positif !
Le contre-interrogatoire s’enchaine très vite pour rompre le silence pesant et l’émotion de la salle.
L’avocat de la défense revient sur les mails échangés avec l’assureur et fait remarquer que l’assurance s’adresse à Conrad Murray pour obtenir son dossier médical et qu’il ne le refuse pas. Il revient sur le fait que la contre-expertise médicale était programmée à Londres et que Michael Jackson se préparait à s’y soumettre. Il revient également sur le mail de Paul Gongaware qui écrit qu’il est urgent que l’artiste pratique cette contre-expertise pour faire taire en même temps la presse et les médias.
Le contre-interrogatoire ne peut qu’être bref. Les documents parlent d’eux-mêmes puisque l’assurance écrit vouloir examiner Michael Jackson seul, en dehors de la présence de son médecin personnel…
La séance est levée bien avant l’heure du déjeuner. Comme s’il était important de marquer les consciences durablement en laissant la voix traînante de Michael dans les oreilles des jurés… dans l’oeil du cyclone des médias aussi, qui se délectent déjà de cette belle illustration du « junkie » !
Manifestement, alors qu’il est sur le point de partir pour l’Angleterre pour préparer « This is it » en Europe, tout démontre que Michael Jackson n’est pas assuré. La compagnie ne lui faisait aucune confiance et suivant les rumeurs distillées par les médias, elle refusait de couvrir l’artiste sans obtenir de plus amples renseignements sur son état de santé. Et manifestement, si le drame n’était pas survenu le 25 juin, il y a fort à parier que Michael Jackson n’aurait jamais obtenu d’assurance pour ses concerts londoniens. Il suffit de revoir les répétitions de This is it pour évaluer son état de santé… La compagnie d’assurance évoquait déjà l’anorexie dans ses craintes et Michael apparaît plus maigre que jamais dans les répétitions. Conrad Murray ou pas, AEG ou pas, Michael Jackson n’était pas en position de force comme par le passé pour s’imposer face aux assureurs. Sa réputation endommagée par les affaires l’avait profondément affaibli. Il est évident ici qu’AEG porte une lourde responsabilité dans le fait de ne pas avoir porté assistance et dans ces moments-là, ce n’est pas seulement Conrad Murray qui devrait se trouver assis aux côtés d’Ed Chernoff mais tout le staff d’AEG, à commencer par Randy Philips, Paul Gongaware et consorts ! Dans ce procès, la justice ne sera jamais véritablement rendue, tout simplement parce que les instigateurs de ce qui ressemble fort à un complot, ne sont pas tous alignés devant les jurés. Ce ne sera jamais qu’un procès partiel… et forcément injuste…
Après la pause déjeuner, Elissa Flick se présente devant le tribunal. Elle est enquêtrice du L.A Coroner (médecine légale).
Elle atteste s’être rendue le 25 juin 2009 dans la maison de Michael Jackson, à Carolwood, aux alentours de 18h30. Elle a participé à la fouille de la chambre et des pièces attenantes. Elle vient confirmer tout ce qui a été retrouvé sur les lieux du drame ce jour-là.
Le procureur va donc procéder à l’énumération et au référencement de chaque élément. Tout d’abord dans la chambre qu’occupait Michael Jackson, elle relève 2 flacons de 20ml de Propofol, 3 flacons de Flumazenil. Sur son chevet sont posés différents flacons de pilules, Diazepam, Lorazepam, Flomax, portant le nom de Michael Jackson. Dans un sac plastique, elle trouve 4 autres flacons de pilules, au nom de Nick Jackson et Omar Arnold, prescrites par le Dr Klein et d’autres médecins ainsi que différents tubes de crème. Tout près du lit, elle relève une bouteille d’oxygène reliée à un masque. Sur une table, une seringue sans aiguille, un cathéter, des aiguilles, des lotions, des compresses et des emballages vides. Une poche de perfusion reliée à son cathéter est toujours sur son pied.
Ma première impression au tout début de ce listing est que cette façon de présenter tout ce qui a été retrouvé sur les lieux ne désigne pas Conrad Murray comme médecin plus que négligent – pour ne pas dire inconscient et criminel – mais bien Michael Jackson, qui semblait heureux de se noyer dans les médicaments ! Plus le listing s’étoffait et plus le malaise s’installait… Je pensais déjà à la presse qui se délectait, d’autant que le procureur n’a pas manqué de montrer une fois de plus la photo de Michael Jackson sur son brancard en guise d’introduction. Je ne comprends toujours pas cette insistance ! Pourquoi le montrer mort dans un procès qui juge les circonstances… de sa mort ! Cette photo est aussi une insulte ! A lui-même et sa dignité, à sa famille, à ses enfants… Pourquoi donc insister autant avec cette photo si ce n’est pour satisfaire les médias ?… Je n’ai pas de mots pour écrire ma colère… elle va durer longtemps…
Elissa Flick précise ensuite qu’elle s’est rendue sur les lieux par deux fois le 25 juin. Et lors de sa seconde visite aux alentours de 22h, elle a inspecté la pièce attenante à la chambre, ressemblant davantage à un salon. Là, elle confirme avoir retrouvé 3 sacs et des sachets plastiques dissimulés dans un meuble. Le procureur reprend donc le référencement de chaque élément.
Le premier sac, noir, contient un tensiomètre et 3 flacons de Lidocaïne.
Dans les deux autres sacs, elle retrouve un oxymètre, une poche de perfusion dans lequel se trouve un flacon de Propofol vide, 3 flacons de 100ml de Propofol, 7 flacons de 20 ml de Propofol, 5 flacons de Midazolam, 4 flacons de Flumazenil, 2 flacons de Lorazepam, un set d’injection IV, des comprimés d’éphédrine/aspirine/caféine, un collyre, 18 tubes de Benoquin, des compresses tâchées de sang et 5 cartes de visite de Conrad Murray.
Pour finir, dans un sac plastique sont retrouvés une poche de perfusion reliée à son cathéter et goutte à goutte, une seringue, des aiguilles, un cathéter contenant des résidus de sang.
Cet interminable listing conclut cette journée d’audience éprouvante. Ed Chernoff demande à parler au juge et la séance est levée.
Mon Dieu, que penser de cette seconde partie d’audience ?… Les zooms constants des caméras sur le bureau du procureur qui dispose au fur et à mesure tous les flacons, pilules, pommades et matériel médical retrouvés le 25 juin est consternant. Mais une fois de plus, ce n’est pas à Conrad Murray que l’on pense en voyant cette profusion de médicaments, mais à Michael… Encore une fois, ce n’est pas le médecin que l’on montre du doigt mais le patient qui a accepté de recevoir toutes ces substances. Et l’image fait d’autant plus mal que l’on sait déjà qu’elle restera et entâchera un nom pour l’éternité. Les médias vont pouvoir se déchaîner à compter les litres et le nombre de pilules. Ils ne diront pas que Conrad Murray est un artisan de la mort et non un médecin, non. Ils vont pouvoir faire ce qu’ils ont toujours fait : tirer à boulet rouge sur ce Michael Jackson, depuis toujours admirable d’excentricité !
Comme nous tous, ce soir, j’ai regardé cette table surchargée de médicaments hautement dangereux et je n’ai pas compris…
Je n’ai pas compris que Michael Jackson se soit laissé faire à ce point. Je n’ai pas compris qu’il n’ait pas eu de famille, d’amis pour l’arrêter. Je n’ai pas compris qu’il n’ait pas pensé à ses enfants en prenant des risques inconsidérés avec sa santé. Je n’ai pas compris…
Il y a un décalage incroyable entre l’enregistrement de sa voix méconnaissable et irréelle qui prône son souci de l’enfance malheureuse et sa volonté d’aider ce monde et le fait qu’il savait bien risquer de laisser trois jeunes orphelins derrière lui… Je ne comprends pas ce fossé entre le discours et les faits… il y a quelque chose qui ne colle pas entre ses rêves et sa réalité.
Je ne vais pas mentir et dire que j’ai condamné Conrad Murray ce soir. Nous passons notre temps à l’insulter et le maudire mais il faut aussi savoir regarder la vérité en face. Conrad Murray n’est qu’un instrument ici. Michael a joué avec sa vie. Aucun médecin au monde n’aurait pu parvenir à lui injecter autant de substances sans son consentement à un moment ou un autre. Certes, le jeu a été poussé à l’extrême par des intérêts malsains, des uns et des autres, mais c’est bien Michael qui acceptait les injections au final…
Ce soir, je suis triste. Mais pas d’avoir entendu Michael marmonner, encore une fois dans un état lamentable; pas d’avoir encore vu cette photo odieuse… non, je suis triste parce qu’au fond, ce procès montre la vraie solitude d’un homme qui s’accroche à ses rêves. Je suis triste de voir que ses enfants ne l’ont pas retenu. Je suis triste de voir que la famille Jackson porte aussi une réelle responsabilité qu’elle se plait à dissimuler. Elle n’a pas davantage porté assistance à l’un de ses membres… Personne n’a porté assistance en fait. Ils sont tous coupables : des membres d’AEG à Kenny Ortega, des danseurs de « This it it » à Karen Faye, de la famille Jackson à Conrad Murray, chacun porte une part de responsabilité d’un abandon total. Il y a d’un côté Michael qui se laisse faire; il y a de l’autre, tous ceux qui ferment les yeux et laissent faire jusqu’à l’issue fatale. Et la liste des noms est sans fin…
Ce soir, j’oscille entre tristesse et colère… le mot dominant est sans doute « colère ». Elle est partout cette colère. Envers Conrad Murray, envers ce procès qui viole toujours plus l’intimité de Michael, envers les médias qui se délectent de ce déballage, envers la famille Jackson qui pendant ce temps organise son concert-hommage (!!!!!!!!!!!) tout en oubliant ses fautes, envers Sony, envers AEG, envers Kenny Ortega, envers Karen Faye, envers tous ces faux amis que Michael croyait avoir, envers tous ses ennemis qui l’ont eu à l’usure, envers tous ces paparazzi qui lui ont volé sa vie…….. et envers Michael… qui s’est oublié…
Jeudi 6 octobre 2011
Une journée d’audiences très… procédurière… après l’agitation de la veille…
Elissa Fleak, enquêtrice du L.A. Coroner, poursuit son témoignage devant le procureur. Il revient sur la perfusion retrouvée dans la chambre, une seringue pendante. Elle confirme l’avoir retrouvée disposée de la sorte.
Elle atteste également avoir retrouvé un lecteur CD Bose sur le lit, une veste noire jetée au milieu de la salle de bain attenante.
Une seringue sans aiguille est posée sur une table. Un cathéter brisé se trouve au sol, à proximité d’un masque à oxygène. Le procureur demande à Elissa Fleak si ce cathéter est compatible avec cette seringue. Elle répond ne pas avoir essayé mais pense qu’ils ne sont pas compatibles.
Sous les questions du procureur, elle est amenée à expliquer que lors de son enquête, elle porte généralement des gants. Elle se souvient avoir déplacé une table et ne sait plus très bien si elle les avait retirés. Toujours est-il que seule son empreinte apparait sur cette seringue. Elle pense avoir déplacé la seringue pour la prendre en photo.
Le procureur la questionne alors sur le dossier médical de Michael Jackson. Elle explique qu’elle a très rapidement été en contact avec l’avocat de Conrad Murray, Ed Chernoff, et a immédiatement réclamé ce dossier. Il lui est délivré par l’avocat. Ce dossier détenu et détaillé par l’accusation contient des fiches manuscrites décrivant des patients nommés Michael Jackson, Paul Farance et Omar Arnold, des ordonnances, des examens, des radios, des rapports d’IRM, d’échographies, des bilans sanguins, etc… correspondant à l’année 2007. Aucun document couvrant la période d’avril à juin 2009. Le procureur fait savoir que ces documents sont tenus au secret médical et ne seront pas dévoilés.
Ce dossier médical ne sera pas dévoilé du fait de la protection de l’intimité de Michael Jackson, pour une fois. Toutefois, au fil des documents présentés, il nous a été permis d’entre-apercevoir quelques informations. Certaines notes mentionnaient un état dépressif et des insomnies en 2007. Des tranquillisants et anti-dépresseurs sont visiblement prescrits par le Dr Murray. Des problèmes d’onchomycoses sont également mentionnés. Et je reste encore une fois perplexe…
Ai-je le droit de me dire qu’il n’est pas du ressort d’un cardiologue de suivre un patient souffrant de problèmes psychologiques ou dermatologiques ?… Ai-je le droit de penser qu’il y a ici quelque chose qui ne peut pas coller ? Au long de ce procès, on nous décrit les pratiques d’un cardiologue qui ne prescrit jamais de médicaments liés à la cardiologie !!! Xanax, Rivotril, Ativan (Lorazepam), Valium, etc… toutes les substances mentionnées tout au long de ce procès sont des produits utilisés dans le domaine de la psychiatrie. Pourquoi donc avoir eu recours au service d’un cardiologue quand le dossier médical de Michael Jackson ne montre aucun problème cardiaque ?… Suis-je la seule à me poser la question ?…
Le contre-interrogatoire est conduit par Ed Chernoff. Il va par tous les moyens essayer de porter atteinte à la crédibilité de l’enquête menée sur les lieux du drame.
Il commence par rappeler à Elissa Fleak le rôle prépondérant des enquêteurs diligentés sur les lieux et la responsabilité qu’ils engagent en acceptant cette mission. Il lui demande si elle pense avoir commis des erreurs. Elle ne le croit pas.
Elle explique que lorsqu’elle est envoyée à Carolwood, le 25 juin, elle est chargée de recueillir les preuves, prendre des photos et des notes. Elle n’est pas seule : un détective du LAPD et un photographe l’accompagnent. Les sacs retrouvés dans un meuble lui ont été indiqués par le détective.
Ed Chernoff montre alors les photos dans l’ordre chronologique : d’abord dans le meuble, puis posés sur une table, enfin le détail des objets retrouvés étalé sur une table. Il fait remarquer au témoin certaines différences entre les photos et notamment des flacons déplacés ou manquants d’un cliché à un autre. Elissa Fleak n’y voit aucune incohérence. Pour elle, ce ne sont que des angles différents. Il est pourtant évident que certains flacons ont été effectivement déplacés. Un point pour la défense… il y a des erreurs de référencement et les photos en témoignent.
Il s’attarde ensuite sur la photo de la poche de perfusion et du flacon de Propofol et demande au témoin si elle atteste toujours avoir trouvé le flacon de Propofol dans la poche de perfusion. Elle confirme mais n’a pas pris de photo tel que décrit. Elle dit qu’elle a d’abord sorti le flacon de la poche de perfusion, l’a posé sur la poche et les a pris en photo. Elle a noté les avoir trouvé l’un dans l’autre.
Ed Chernoff lui demande alors ses notes. Elle répond qu’elle les a détruites (!!!). Elle explique qu’elle a normalement rédigé son rapport et a détruit ses notes manuscrites. Elle ne pensait pas alors devoir retourner sur les lieux. Mais elle confirme se souvenir les avoir vu disposés l’un dans l’autre. Chernoff essaie désespérément de lui faire dire que l’enquête montre des négligences et laisse à désirer. Elle se rebelle.
Il revient ensuite sur la seringue sans aiguille retrouvée sur une table, dotée de l’empreinte d’Elissa Fleak. Elle n’est pas choquée. Elle pense qu’elle l’a d’abord prise en photo puis malencontreusement manipulée sans gants.
Ed Chernoff est lassant de lenteur et de désorganisation ! Il aura même besoin des services du procureur pour utiliser son Ipad…
Il revient alors sur la déposition d’Elissa Fleak lors des audiences préliminaires et lui fait remarquer qu’elle ne mentionne pas alors avoir retrouvé un cathéter au sol, à proximité du masque à oxygène, mais une aiguille brisée. Elle n’est pas davantage choquée : ce n’était qu’une question de description. Elle confirme à présent avoir retrouvé un cathéter.
L’avocat essaie une ultime tentative pour essayer de la faire revenir sur le fait d’avoir retrouvé le flacon de Propofol dans la poche de perfusion, mais sans succès.
Il présente alors le plan du second étage de la maison de Carolwood et désigne une chambre située à l’exact opposé de celle où a été retrouvé Michael Jackson. L’a-t-elle fouillée ? Non, elle l’a juste visitée sans s’y attarder, son superviseur lui ayant précisé qu’il n’y avait rien dans cette pièce lié à l’affaire.
Elissa Fleak termine son audition en estimant qu’elle a fait son travail normalement, sans la moindre anomalie. De peur d’oublier des détails importants à son contre-interrogatoire, Ed Chernoff demande une pause au juge.
A la reprise, il projette une série de photos sur lesquelles apparaissent le témoin. Il lui demande d’essayer de situer les jours des prises. Cette démonstration atteste du fait qu’il y a eu deux perquisitions, les 25 et 29 juin 2009, que les lieux n’ont pas été placés sous scellés et que n’importe qui avait accès au second étage. Elle ouvre le doute sur les jours où les photos ont été prises et le moment précis où les sacs ont été retrouvés.
Pour semer encore plus le doute, il essaie de montrer que la perfusion retrouvée dans la chambre n’est plus dans la même position selon les photos mais le témoin conteste, ce n’est qu’une question d’angle. Il fait remarquer une bouteille de jus de fruits posée sur le chevet. A-t-elle été analysée ? Non.
A l’issue du contre-interrogatoire, le procureur intervient de nouveau pour clarifier certains points, et notamment cette photo du Propofol posé sur la poche de perfusion. Elle explique de nouveau qu’elle les a dissociés et que pour montrer la disposition, elle a posé le flacon de Propofol à l’endroit où il se trouvait mais sur la poche. Quant au cathéter qu’elle avait précédemment décrit telle une aiguille brisée, elle confirme avoir revu cette pièce en compagnie du procureur en mars 2011 et l’avoir à ce moment-là identifiée tel un cathéter brisé.
Ed Chernoff revient une dernière fois et projette toute une série de photos de divers endroits de la maison qu’elle ne connait pas. Conclusion de ce témoignage.
Pour une fois, je vais écrire que le contre-interrogatoire d’Ed Chernoff était subtil. L’air de rien, il remet en cause un travail d’investigation qui a manifestement été mal fait. La maison n’étant pas placée sous scellés, son accès était facile. Et lorsqu’on sait que même des membres de la famille Jackson sont entrés dans ces lieux en ce 25 juin, on peut effectivement se poser beaucoup de questions.
Le témoin est dans l’incapacité de situer les dates des clichés. Elle ne peut attester de la découverte des sacs de manière aussi catégorique puisqu’ayant de plus détruit des notes manuscrites qui auraient pu attester de ce fait. Ces sacs étaient-ils là le 25 ou le 29 juin ? Il est capital de le savoir puisque la maison était totalement accessible, y compris par les membres de la sécurité.
L’empreinte retrouvée sur la seringue est une preuve majeure de la négligence des enquêteurs. Mais peut-on vraiment leur reprocher de n’avoir pas pensé se trouver sur une scène de crime ?… Après tout, en se projetant au 25 juin 2009, qui pouvait se douter que cette maison de Carolwood cachait tant de substances dangereuses ?…
Toujours est-il que pour une fois, Ed Chernoff a fait son travail. On peut douter de certaines choses. Et la série de photos qu’il montre innocemment en fin de contre-interrogatoire est frappante. Ce sont des vues sans grand intérêt : la porte du garage, des médicaments posés sur une rampe d’escalier, le hall d’entrée… elles n’ont l’air de rien, elles montrent seulement que n’importe qui pouvait se promener dans cette maison le 25 juin 2009 avec tout ce que cela implique…
L’audience se poursuit avec l’énumération par le procureur de toutes les empreintes retrouvées sur les pièces recueillies à Carolwood entre le 25 et le 29 juin 2009. Certaines sont non-identifiées, certaines attribuées à Conrad Murray, une attribuée à Elissa Freak et une seule attribuée à Michael Jackson.
Le témoin suivant est ensuite appelé à témoigner. Il s’agit de Dan Anderson, spécialiste en toxicologie, superviseur du L.A. Coroner.
A l’issue d’une longue description de sa fonction et des procédures, il atteste avoir pratiqué l’autopsie de Michael Jackson le 26 juin 2009. Il confirme avoir effectué divers prélèvements ayant permis de mener une investigation toxicologique.
Le rapport qu’il a rédigé mentionne la présence de Propofol, Lidocaïne et Lorazepam par prélèvement fémoral. Le prélèvement cardiaque, lui, révèle la présence de Lidocaïne, Nordiazepam (Valium) et Propofol. Le prélèvement du foie et le contenu gastrique révèlent Lidocaïne et Propofol. Les urines contiennent Lidocaïne, Midazolam, Propofol et Ephedrine.
Le procureur insiste à de multiples reprises sur le fait qu’aucune trace de Démérol n’ait été retrouvée. L’autopsie révèle qu’il ne fumait pas, ne buvait pas et ne se droguait pas. L’expert note que le contenu gastrique de Propofol est l’équivalent d’un sachet-dose de sucre.
Il termine son rapport en détaillant le contenu de la seringue retrouvée sur une table : Propofol et Lidocaïne. Quant à la perfusion toujours en place sur son pied retrouvée dans la chambre de l’artiste, elle contenait un mélange de Propofol, Flumazenil, Lidocaïne. La poche de perfusion ne contenait aucune substance.
Le contre-interrogatoire qui va suivre, mené par J. Michael Flanagan, va ressembler à une interminable ritournelle !!! Tout va être contesté !
Le nombre de prélèvements, l’authenticité des prélèvements, les urines retrouvées sur les lieux, le temps d’élimination des substances, les doses de Lorazepam, celles de Propofol… L’avocat va assommer l’expert de spéculations pour essayer de le perdre dans son dossier – et de perdre les jurés au passage !
Dans ce tourbillon de questions et d’hypothèses, il va même arriver à faire dire à Dan Anderson que les doses retrouvées à l’issue de cette autopsie ne sont pas très importantes. Mais il ajoute que les substances sont disséminées dans tous les organes.
Le contenu gastrique est également très significatif pour lui. Habitué à gérer des homicides et des suicides, il ne voit pas en ce tableau une tentative de suicide.
En dépit des questions incessantes de l’avocat qui essaie désespérément de lui faire dire que les injections de Lorazepam ont été pratiquées longtemps avant le décès, il se refuse à calculer un éventuel temps d’élimination, tout autant pour le Propofol que pour le Lorazepam. L’expert renvoie à son expertise et ne se prête pas au jeu de la défense.
Finalement, lassé par des questions récurrentes, le juge Pastor va convoquer les deux parties et suspendre l’audience jusqu’au lendemain.
J’ai été stupéfaite par ce rapport d’autopsie. Non pas par ses résultats mais par le fait que je le connaissais déjà. En ligne sur internet depuis 2009, il est depuis longtemps dans mon ordinateur. Et jamais je n’aurai pensé détenir le document officiel !!! Comment donc le L.A. Coroner a pu laisser diffuser l’intégralité de ce rapport d’autopsie avant même le procès ?… Ce n’est rien de parler de fuites dans ce cas !
Ensuite, je suis assez stupéfaite de l’analyse fournie par Dan Anderson lors du contre-interrogatoire. Si, comme il le précise à l’avocat, les doses de Propofol et Lorazepam retrouvées ne sont pas si élevées que ça, quelles sont donc les causes du décès ? Bien sûr, il se refuse à calculer la demie-vie de ces substances, on sait pertinemment que celle du Propofol est très courte. Il est évident qu’il n’a laissé dans ces échantillons que quelques traces. Entre le temps d’administration et le décès, une partie était forcément métabolisée, donc envolée. Il faut attendre la suite de ce témoignage pour parvenir à quelques conclusions. Personnellement, je pense que ce rapport d’autopsie ne peut refléter la réalité tout simplement parce que le temps écoulé entre l’injection et l’appel au 911 est indéterminé. Et tout ce temps a fait disparaître la dose initiale. Je pense plutôt que si des résidus sont retrouvés au cours de l’autopsie, c’est que la dose était vraiment conséquente… Attendons la suite demain…
Avant de conclure pour aujourd’hui, je voudrais revenir un instant sur ce que j’ai écrit hier. Que les choses soient claires, je ne blâme personne et surtout pas Michael. Je suis bien consciente que cet homme a eu une vie hors du commun à tous les niveaux et que son taux de réussite est équivalent à son taux de souffrance. Je suis consciente que ce qu’il a vécu était bien un enfer sur terre et ne peux que comprendre sa solitude et sa douleur. Que les choses soient claires, je ne juge pas d’une vie au fond peu enviable, quoi qu’on en dise… je n’ai pas oublié le passé…
L’image que nous avons tous de Michael est l’image d’un homme fort. Ce n’est qu’illusion et nous le savons bien. Michael Jackson était bel et bien malade et, en fonction de son expérience de vie et de ses épreuves, on ne peut que l’admettre. Je n’ai pas blâmé Michael pour avoir cherché à soigner sa détresse et soulager son âme. Tout être humain a droit à ce réconfort. Ce qui me dépasse dans cette sinistre histoire est son imprudence. Se sachant menacé depuis des années, il m’est impossible de concevoir que Michael Jackson se soit prêté au « jeu » de l’anesthésie sans méfiance. Au risque d’en mourir sous une main malintentionnée… Peut-être me suis-je mal exprimée mais je ne comprends pas et ne comprendrai certainement jamais comment il a pu arriver à remettre sa vie entre les mains de quelqu’un d’autre. Il y a là quelque chose qui ne lui correspond pas et qui me dépasse. Il était trop facile d’arriver à le tuer… en cela, il s’est laissé faire.
Je tenais à cette mise au point car je ne suis personne pour juger d’un de mes semblables…
A demain pour une courte audience, limitée au matin en raison d’une fête religieuse.
Procès Murray / Jackson – Jour 9
Vendredi 07 octobre 2011
Quand l’aspect procédurier d’un procès devient fatiguant… L’équipe de la défense ne connait manifestement que ce côté-là de la justice… et se laisse mener par l’accusation…
Les audiences écourtées ce jour en raison d’une fête religieuse reprennent avec la suite du contre-interrogatoire de J. Michael Fanagan de l’expert en toxicologie du L.A. Coroner, Dan Anderson.
L’avocat revient sur la poche de perfusion ne contenant aucune substance retrouvée dans la chambre. Il demande à l’expert si cette dernière est arrivée en l’état dans son laboratoire. Dan Anderson explique donc que la perfusion complète est arrivée démontée et référencée.
L’avocat de la défense profite de ces détails pour semer le doute sur le travail de la police et des enquêteurs et soumet la thèse que rien ne prouve que cette perfusion provienne bien de Carolwood. L’argument est tout de même assez gonflé !!!
Il revient alors sur les deux seringues retrouvées dans la chambre. Le rapport d’autopsie démontre qu’elles contenaient toutes deux du Propofol et de la Lidocaïne. Il est étonné de ce mélange. Pourquoi pas seulement du Propofol ?…
Il enchaîne sur le taux de Lorazepam mentionné par le rapport et demande l’avis de l’expert. Pour lui, la dose est peu significative et pas franchement dangereuse. En faisant une conversion en pilules de 2mg, cette dose correspondrait à environ 5 comprimés, soit environ 11mg. Insuffisant pour tuer une personne…
Mais l’avocat de la défense l’embrouille au fil d’une plaidoirie sans fin truffée de questions confuses. Il veut absolument que l’expert évalue un temps d’élimination de la substance. Mais il se refuse obstinément à aller sur le terrain de la pharmacologie. Ce n’est pas son domaine. Il admet seulement que Lorazepam et Propofol sont toutes deux des substances très dangereuses mais confie une meilleure approche du Propofol que du Lorazepam.
A de nombreuses questions, Dan Anderson se refuse à répondre, les situant dans le domaine de la pharmacologie. Il confirme en revanche que le Propofol contenu dans l’estomac n’est pas étrange. Il lui est fréquemment arrivé au cours de sa carrière de retrouver dans l’estomac des substances non ingérées par un principe de diffusion post-mortem. Oui mais pourquoi on ne retrouve pas de Lorazepam ? L’expert ne peut répondre à cette question. Cette substance lui est moins familière.
Fanagan essaie alors de lui faire dire que l’on peut contester les conclusions de cette autopsie et qu’il a été un peu rapide pour conclure à une intoxication au Propofol. L’expert ne le contredit pas mais affirme que le Lorazepam seul ne peut être à l’origine du décès, le Propofol s’avère beaucoup plus dangereux.
Dan Anderson explique que l’on peut noter quelques différences facilement assimilables à des erreurs, et qui n’en sont pas. Par exemple, les analyses d’urines ne sont pas très importantes dans ses conclusions mais reflètent les substances ingérées dans les derniers jours. C’est la raison pour laquelle de l’Ephedrine est retrouvé alors que l’analyse sanguine n’en révèle pas. Les urines donnent un historique des dernières 48 heures.
L’avocat de la défense revient alors encore une fois sur le Lorazepam que l’on ne retrouve pas dans les urines et tente de déstabiliser encore l’expert. Mais les explications reviennent toujours au point de départ : le Lorazepam a été injecté, il ne peut situer à quel moment et ne peut évaluer son temps d’élimination.
A l’issue du contre-interrogatoire, le procureur interroge de nouveau Dan Anderson et lui demande de confirmer avoir bien reçu les pièces recueillies par la police et les enquêteurs du L.A. Coroner. Il confirme tout en soulignant qu’il ne s’est jamais personnellement rendu sur les lieux et ne peut donc savoir au moment de l’analyse où se trouvaient les pièces recueillies dans la maison. Il insiste encore sur le fait que les analyses sanguines montrent ce qui s’est produit dans l’organisme de la victime alors que l’analyse des urines reflète les derniers jours de son existence. L’expert conclut avoir retrouvé une quantité infime de Lorazepam dans l’estomac, 0.046mg, l’équivalent du quart d’un comprimé de Lorazepam 2mg.
Fanagan revient alors à la charge pour essayer de décrédibiliser encore une fois l’expertise de Dan Anderson sans réellement y parvenir. Ses questions agacent le témoin, qui commence à lever les yeux au ciel quand il suggère que l’autopsie a été menée pour le compte de l’accusation et sous son influence. Il refuse d’aller plus avant dans l’analyse des substances et de répondre à des questions qui ne sont plus de sa compétence.
La défense mise tout sur le Lorazepam et fait en sorte d’occulter volontairement le Propofol tout au long du contre-interrogatoire. Pourtant, en détaillant le rapport toxicologique de l’autopsie, les doses ne sont pas si importantes. On nous annonce depuis 2009 une intoxication massive au Propofol qui ne se reflète pas dans les résultats. Depuis plus de deux ans, nous sommes tous convaincus du rôle majeur du Propofol, mais le bilan fait plutôt état d’une intoxication chronique… Peut-être devons-nous attendre les spécialistes en pharmacologie pour y voir plus clair…
Pour contrecarrer les spéculations de la défense sur certains points, le procureur fait ensuite revenir à la barre Elissa Fleak, enquêtrice du L.A. Coroner. Elle confirme encore une fois que deux perquisitions ont eu lieu les 25 et 29 juin 2009. Elle atteste que les seringues ont bien été remises au L.A. Coroner pour analyse. Elle ajoute que de nombreux clichés ont été pris lors des deux visites des lieux. Elle se souvient avoir juste jeté un oeil à la chambre située à l’opposé de la chambre du drame – chambre qui s’avère être celle de Michael Jackson – et avoir rapidement inspecté cette partie de la maison. Le procureur démontre alors par un parallèle de clichés pris le 25 juin qu’elle se trouvait bien dans cette aile du second étage et qu’elle l’a bien inspecté. Toujours par l’analyse des photos, il fait un parallèle des photos de la perfusion prises les 25 et 29 juin et démontre qu’elle se trouvait exactement dans la même position à ces deux dates. Elissa Fleak conclut en attestant avoir retiré la perfusion de son pied le 29 juin 2009 pour l’envoyer au coroner.
Le contre-interrogation est effectué par Ed Chernoff via des séries de clichés. Il s’attarde longuement sur la salle de bains de Michael Jackson située à l’opposé de la chambre du drame et montre des clichés différents. Les objets apparaissent et disparaissent selon les jours. Elissa Fleak conteste son interprétation : au fur et à mesure, les enquêteurs ajoutaient ce qu’ils trouvaient.
Le contre-interrogatoire de la défense ne mène à rien. Ils jouent beaucoup sur les photos mais les explications se tiennent. Deux perquisitions provoquent forcément des déplacements d’objets et les clichés diffèrent parfois insensiblement pour des questions d’angles. Ed Chernoff mise beaucoup sur le fait que la maison n’a pas été placée sous scellés et une éventuelle négligence des enquêteurs mais sa démonstration n’est pas franchement convaincante. Au moment des perquisitions, l’enquête n’était pas menée pour résoudre un homicide mais pour établir les causes d’un décès. Il semble l’oublier…
Le témoin suivant se présentant devant les jurés est Scott Smith. Il est détective du L.A. Police Departement. Alerté le 25 juin aux alentours de 15h, il est en charge de l’enquête suite au décès de Michael Jackson. Il se rend immédiatement à l’UCLA, s’entretient brièvement avec Faheem Muhammad et Alberto Alvarez, qui lui dit avoir assisté le Dr Murray et avoir contacté le 911. Il ne voit pas Conrad Murray ce jour-là. Il a quitté l’hôpital entre 16 et 17h.
Le procureur projette alors l’enregistrement de la vidéo surveillance de l’hôpital qui montre Conrad Murray quittant les lieux à 16h38 par l’arrière de l’hôpital.
Scott Smith explique qu’à ce moment-là, il ne s’agit que d’une enquête à la recherche des causes du décès et non d’un homicide. Il quitte l’hôpital aux alentours des 19h et se rend à Carolwood. Là, il assiste à la première perquisition, dirige les photographe. L’équipe quitte la maison vers 22h, laissant la maison sous sécurité privée à la demande de la famille Jackson.
Il retourne sur les lieux le 26 juin et trouve un petit sac noir dans la salle de bains de Michael Jackson, à l’opposé de la chambre du décès. Ce petit sac, signalé par la famille, contient 4 flacons de divers médicaments dont 3 vides. Il les pose à proximité de la baignoire pour les prendre en photos.
Les avocats de Conrad Murray contactent très vite la police de Los Angeles pour procéder à la déposition du cardiologue. Elle est programmée le 27 juin 2009 dans une chambre d’hôtel à Los Angeles. Scott Smitt et le détective Martinez se rendent dans cet hôtel pour recueillir les propos de Conrad Murray. Ed Chernoff est présent à ses côtés.
La déposition de Conrad Murray est enregistrée. Le procureur entame sa diffusion dans la salle du tribunal.
Son introduction est l’identification de Conrad Murray, ses adresses et numéros de téléphone, sa profession. Très vite, on lui demande depuis quand il suit le patient Michael Jackson. Il explique alors le connaître depuis 2006 et entretenir avec lui plus une relation amicale que professionnelle. Il a toutefois été amené à soigner ses enfants et l’a suivi de façon épisodique. Il ajoute le suivre régulièrement depuis 2 mois à sa demande mais précise que s’il pensait d’abord être employé par Michael Jackson, il s’avérait en fait être géré et rétribué par AEG.
Dans son récit du 25 juin, il raconte avoir été appelé à Carolwood aux alentours d’une heure du matin (là, il commence en mentant). Il trouve Michael Jackson dans sa chambre, il s’apprête à se doucher. A la sortie de la douche, il lui passe une lotion dans le dos – il souligne qu’il souffre d’un problème dermatologique, une forte réactivité au soleil. Pour le préparer au sommeil, il lui donne un Valium.
Vers 3 heures du matin, Michael Jackson veut dormir. Il lui fait alors une injection de 2mg de Lorazepam et Midazolam. Il reste à ses côtés et le surveille. Il écoute de la musique, allongé, mais ne s’endort pas.
A 5 heures du matin , Michael se plaint : « Sans dormir, je ne peux pas fonctionner et je ne peux pas annuler les répétitions. Il faut que je dorme. » Conrad Murray lui fait donc une seconde injection de 2mg de Lorazepam et poursuit sa surveillance. Michael continue de se plaindre. Il dit qu’il ne pourra pas faire ses shows et qu’il décevra son public. Le médecin note une pression de plus en plus croissante.
Les heures passent, il ne dort toujours pas. A 7h30, il lui fait une nouvelle injection de Midazolam. Il attend à ses côtés mais ça ne marche toujours pas, le sommeil ne vient pas. Il vérifie la perfusion, ne comprenant pas pourquoi Michael n’est pas réactif aux produits injectés. Il poursuit sa surveillance et constate encore l’échec.
A 10 heures du matin, Michael n’a toujours pas dormi et explique à Conrad Murray qu’il ne peut pas se permettre d’annuler ses répétitions. Il lui demande son « lait ». Conrad Murray explique alors que ce que Michael nomme le « lait » est en fait un sédatif que l’on utilise au cours des anesthésies, le Propofol. Il lui fait donc une injection en intra-veineuse à 10h40.
Conrad Murray explique alors que c’est Michael qui l’a convaincu de lui faire cette injection. Il a argumenté qu’il ne pouvait fonctionner sans dormir et qu’il n’y avait que cette solution. Il lui injecte donc 25mg de Propofol tout en utilisant la Lidocaïne, anesthésique local pour éviter la brûlure du Propofol. La dose injectée correspond à 15 minutes d’anesthésie. A 10h50, Michael est endormi.
Le cardiologue explique qu’il a pris toutes les précautions nécessaires, que Michael est sous oxygène, que l’oxymètre est sur lui et que la dose injectée est moindre du fait des autres substances administrées tout au long de la nuit. Il avoue qu’en deux mois à ses côtés, il lui a administré du Propofol pratiquement tous les jours et qu’il essaie de le sevrer de cette substance.
Michael a tout essayé pour combattre ses insomnies. Il est arrivé à la conclusion que seul le Propofol peut contrer son problème. Il était demandeur de ces injections, parfaitement conscient des doses injectées et consentant.
Conrad Murray explique que Michael a connu le Propofol en Allemagne. Il atteste qu’il ne se l’est jamais injecté lui-même mais a connu des médecins qui l’ont orienté vers ce médicament. Il en est au stade de l’addiction. Michael lui a raconté que le Dr Lee lui concoctait des cocktails revitalisants mais qu’il n’en connaissait pas le contenu. Conrad Murray se dit choqué de cette ignorance. L’artiste fait finalement une croix sur ce médecin, le jugeant incompétent. Il évoque également le Dr Adams que Michael a aussi fréquenté un temps.
Quand Michael retrouve le Dr Murray en mars-avril 2009, il veut qu’il l’aide à dormir. Conrad Murray lui propose alors un traitement habituel composé de Rivotril et de Lorazepam. Mais il n’est pas d’accord, il sait que ça ne marche pas. Il argumente en insistant sur le fait qu’aucun médecin ne veut résoudre son problème en lui proposant directement du Diprivan (autre nom du Propofol). Murray lui répond qu’il n’est pas habilité à se procurer ce type de produits. Michael lui indique alors le Dr Adams et lui demande de se mettre en rapport avec lui. Ce qu’il fait. A l’autre bout du fil, le Dr Adams lui confie que Michael Jackson « adore » le Diprivan. Conrad Murray va alors « prêter » son cabinet un dimanche pour que le Dr Adams lui fasse une injection de Propofol en usant du matériel de surveillance du cabinet de cardiologie. En sortie d’anesthésie, Michael lui dit se sentir « merveilleusement bien ».
Très rapidement, Michael lui explique que lorsqu’il est en tournée, il perd totalement le sommeil. Il pense que la seule solution est de l’endormir 15 minutes par jour pour qu’il puisse tenir le coup. Il insiste en lui disant qu’il a besoin de ses services en permanence et qu’il veillera par la même occasion sur ses enfants.
Le 25 juin, Conrad Murray raconte qu’après lui avoir injecté le Propofol, Michael s’est endormi. Il s’absente de la pièce deux minutes, le temps d’aller uriner. Lorsqu’il revient, il s’aperçoit que Michael ne respire plus. Il contrôle l’oxymètre et ne voit aucune constante. Il cherche un pouls et observe qu’il a changé de couleur. Il se jette sur lui et alterne massage cardiaque et bouche à bouche. Tout en pratiquant la réanimation, il cherche un téléphone mais aucun ne marche. Finalement, il appelle Michael Amir. Il dit lui-même avoir improvisé la réanimation et l’avoir poursuivie d’une main tout en téléphonant. Personne ne vient à sa rescousse. Il pratique alors une injection de Flumazenil, l’antidote du Lorazepam administré toute la nuit et ne note aucune réaction. Il se rue alors hors de la chambre et se précipite dans la cuisine. Là, il trouve la chef-cuisinière, lui demande de prévenir d’urgence la sécurité et remonte dans la chambre. Rejoint par des membres de la sécurité, le 911 est alors appelé. Le 911 lui dit de déplacer le corps du lit au sol, il s’exécute. Il se souvient que le 911 posait de nombreuses questions, Conrad Murray leur demandait seulement de se dépêcher.
Une fois les secours sur place, tout s’accélère : la ventilation, l’intubation, l’atropine, l’ephedrine… mais le patient ne respire toujours pas et son coeur ne présente aucun rythme. Ils ne peuvent même pas le choquer. Après 30 minutes de réanimation intensive, il insiste pour que l’UCLA le prenne en charge. Il sait déjà que tout a été fait mais il ne veut pas renoncer. « J’adorais Michael Jackson. Il était mon ami. Je voulais l’aider. C’était un père célibataire. Je pensais à ses enfants. J’ai tout fait pour le réanimer… y compris dans l’ambulance, y compris à l’hôpital… »
A l’hôpital, il insiste pour que tout soit encore tenté même s’il sait que tout est désespéré. Une heure de réanimation supplémentaire est pratiquée. Au moment où le décès est prononcé, il ne comprend pas les causes de la mort et est le premier à recommander une autopsie.
Conrad Murray conclut sa déposition en insistant sur le fait qu’il était son ami, qu’ils étaient en très bons termes et qu’il était là pour l’aider. Il souligne qu’il luttait contre sa dépendance au Propofol et qu’il tentait le sevrage depuis trois jours. Et même s’il avoue ne pas connaître de cas d’addiction avérée au Propofol, il lui parait évident que Michael Jackson souffrait d’une dépendance à ce médicament. Il a essayé de le sortir de ce piège et entrepris le sevrage quelques jours avant son décès. Sa parade était le Lorazepam et le Midazolam.
L’audience s’achève sur cette déposition de Conrad Murray à la veille d’un week-end de trois jours.
Pardonnez-moi de ne pas commenter ce soir… la fatigue et la tristesse me submergent… Je n’écrirai qu’une chose : tout au long de la déposition de Conrad Murray le 27 juin 2009, j’ai senti une vive angoisse… Ce qu’il racontait était peut-être parsemé de « vérités arrangées », mais le timbre de sa voix ne mentait pas… Il n’y a vraisemblablement pas de coupable dans cette affaire… il y avait dans son récit une grande part de vérité… et dans son attitude beaucoup de complaisance…
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