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 proces MURRAY jour de 4 à 6

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cerbere
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proces MURRAY  jour de 4 à 6 Empty
MessageSujet: proces MURRAY jour de 4 à 6   proces MURRAY  jour de 4 à 6 EmptyMar 13 Déc - 12:54

Jour 4 : Vendredi 30 septembre 2011
Plein d’interrogations à l’issue de cette nouvelle journée de témoignages. Et le moral en berne…
Le premier témoin de la journée se présentant au Jury est Robert William Johnson, médecin-chercheur, représentant de la société commercialisant l’oxymètre utilisé par Conrad Murray.
L’accusation tend à démontrer que cet appareil utilisé par le médecin pour surveiller les constantes de son patient était insuffisant.
Le modèle utilisé, le Nonin 9500 est un appareil simple que les médecins peuvent louer pour environ $250 par mois. Il ne fournit qu’une indication sur le rythme cardiaque et le taux d’oxygène dans le sang en le reliant au doigt du patient.
Le procureur va donc user de la présence de ce témoin pour montrer l’étendue de la gamme de la marque en matière d’oxymètre. Il va ainsi montré aux jurés l’existence d’appareils beaucoup plus sophistiqués, comme le Nonin 2500A ou le Nonin 9600 doté d’une alarme que l’on peut entendre d’une pièce attenante ou encore un oxymètre de table, le Medair Lifesense Capnograph qui permet un monitoring complet de l’activité cardiaque et respiratoire. L’accent est mis sur les différences de prix de location de ces différents modèles, variant entre 250 et $1250.
La défense peine à réagir, arguant du fait que cet appareil simple peut être suffisant pour un monitoring de 5 à 15 minutes. Le témoin répond qu’il peut l’être à condition de ne pas le quitter des yeux, sachant qu’il fait un point toutes les 5 secondes mais qu’en cas de situation d’urgence, il apparaît totalement désuet.
La démonstration de l’accusation au travers de ce témoin est frappante. L’appareil de monitoring de Conrad Murray est ridicule et le coût de sa location est à l’économie. Les progrès scientifiques sont tels qu’il est hallucinant de voir ce petit boîtier utilisé pour une anesthésie. Encore un point marqué sans aucune difficulté. La défense ne trouve guère d’argument autre qu’une anesthésie de 5 à 15 minutes qui ne justifie rien tant la négligence est importante.
Le second témoin de la journée est Robert Russell, un patient de Conrad Murray. Ce dernier raconte qu’il a eu une crise cardiaque en 2009 et a été accueilli par le Dr Murray à l’hôpital de Las Vegas. Il se montre reconnaissant envers ce cardiologue qui lui a sauvé la vie en diagnostiquant son problème. Devant subir une intervention d’urgence – la pose de stents – il sera opéré par deux fois et suivi par le Dr Murray. Il s’établit entre les deux hommes une relation de confiance, le patient jugeant le cardiologue très compétent, pédagogue et de bon conseil.
En mars 2009, au cours d’un rendez-vous de suivi médical, Conrad Murray lui confie qu’il va devoir s’absenter prochainement pour assurer ses services à une personne. Il se montre particulièrement enthousiaste à l’évocation de ce projet. Mais Robert Russell doit subir une nouvelle intervention – une nouvelle pose de stents – qui se passera en ambulatoire et sera pratiquée par le Dr Murray.
Lors d’un nouveau rendez-vous, en avril-mai, le Dr Murray lui annonce qu’il va s’absenter, devant se déplacer à l’étranger et lui avoue qu’il va devenir le médecin personnel de Michael Jackson. Il lui demande de garder cette information secrète mais l’envoie vers ses remplaçants durant cette période. Le médecin enverra même une circulaire à ses patients pour les informer de son absence programmée tout en assurant un retour indéfini.
Au final, le témoin se montre vraiment insatisfait des services du Dr Conrad Murray qui lui a effectivement sauvé la vie mais l’a abandonné en cours de route sans trop le rassurer et en lui affirmant même que son coeur était rétabli lors d’un message téléphonique diffusé dans le tribunal. Le patient avait donné sa confiance mais s’est senti abandonné dès que le cardiologue a affirmé son engagement par ailleurs.
Le contre-interrogatoire est d’une brièveté surprenante, avec un Chernoff apparaissant souffrant, qui ne fait que relever le fait qu’il soit encore en vie et qu’il puisse de nouveau conduire ! L’avocat demande instamment au juge de sortir prendre l’air et disparait un long moment.
Encore une fois, l’accusation marque un point crucial avec ce témoin, patient de Conrad Murray. Ce n’est pas tant le manque de compétences qui est souligné ici mais la violation du serment du médecin. En effet, celui-ci a trahi Michael Jackson avant même d’être engagé en révélant son contrat à une tierce personne. Si son patient a eu l’impression de perdre sa confiance au fil des semaines, Conrad Murray avait déjà violé celle que Michael Jackson lui avait accordée. La défense n’a aucune riposte, aucun argument.
Le troisième témoin se présentant aux audiences de ce jour est un témoin majeur. Il s’agit de Richard Senneff, médecin-urgentiste du L.A. Paramedics, intervenu le 25 juin 2009 chez Michael Jackson.
Il reçoit un appel d’urgence à 12h22 évoquant l’arrêt cardiaque d’un homme de 50 ans, avec réanimation en cours sur un patient ne respirant plus.
Accompagné de 3 collègues, ils se ruent dans l’ambulance et se précipitent à Carolwood. Ils sont sur les lieux à 12h26.
Lorsqu’ils arrivent sur place, ils sont accueillis par la sécurité qui les conduit à l’étage. Arrivé dans la chambre, il trouve Conrad Murray et un membre de la sécurité en train de déplacer le corps du patient, vêtu d’un pyjama, veste ouverte, les cheveux recouverts. Il ne sait pas qu’il s’agit de Michael Jackson. Il note que le cardiologue est très agité.
Suivant le protocole, il demande au Dr Murray les constantes du patient. Mais celui-ci ne répond pas. A de multiples reprises, il pose des questions qui se heurtent au silence. Il note une perfusion et poursuit son interrogatoire. Il est surpris d’entendre des réponses peu médicales. Conrad Murray lui dit seulement qu’il traite son patient contre la déshydratation et l’insomnie. Il essaie de savoir depuis combien de temps le patient est en arrêt mais n’obtient pas davantage de réponse.
Les secours décident alors de déplacer le corps au sol, pour le positionner au pied du lit sur le tapis et entreprennent la réanimation par massage cardiaque et oxygénation. Le patient ne montre aucun signe de vie. Durant l’intervention, le témoin essaie d’obtenir plus d’informations mais Conrad Murray ne répond à rien. Il admet juste lui avoir injecté du Lorazepam pour l’aider à dormir et l’ambulancier a effectivement noté une perfusion dans la jambe de Jackson.
Ils disposent un électrocardiogramme qui ne se montre pas réactif en dépit de la réanimation. Mais Conrad Murray leur prêtant assistance dit avoir senti une pulsation cardiaque au niveau de l’artère fémorale. L’urgentiste consulte son ECG et ne perçoit que l’activité électrique engendrée par le massage cardiaque . Il demande alors une nouvelle fois au cardiologue quels médicaments ont été injectés mais ce dernier ne répond toujours pas. Il insiste en lui disant qu’il voit bien une perfusion installée sur sa jambe mais Conrad Murray n’évoque que le Lorazepam et rien d’autre.
La réanimation se poursuit et l’oxygénation étant insuffisante, l’équipe décide de pratiquer une intubation. Richard Senneff se met alors en relation avec l’UCLA Hospital pour faire un point sur l’état du patient. Il annonce une réanimation en cours sur un patient ne répondant pas du tout. L’hôpital lui demande de stopper la procédure mais l’urgentiste insiste pour la poursuivre même si au fond de lui-même, il pense qu’il n’y a plus rien à faire.
Ils procèdent alors à une injection dans la jugulaire pour essayer de relancer le coeur mais sans résultat. Le témoin explique qu’ils ont essayé à maintes reprises de poser une perfusion dans le bras mais sans succès. Il avance le fait que cela devient impossible lorsque le patient est décédé.
Richard Senneff précise que la réanimation s’est tout de même poursuivie par des injections multiples d’Epinephrine et d’Atropine. Conrad Murray leur a suggéré de poser une voie centrale mais les urgentistes ne sont pas équipés pour ce type d’intervention. Il souligne que le cardiologue n’était pas non plus équipé. Il leur suggère ensuite d’injecter du magnésium, dont ils ne disposaient pas non plus – ni les secours, ni Conrad Murray.
Finalement, ils décident le transport vers l’hôpital. Ils descendent ensemble le patient au rez-de-chaussée mais Richard Senneff remonte récupérer le matériel et trouve Conrad Murray dans la chambre, seul, et le voit saisir un sac.
Il redescend pour rejoindre l’ambulance. Conrad Murray resté seul dans la chambre les rejoint en dernier et monte dans l’ambulance avec eux. Durant le transport, de nouvelles injections sont pratiquées pour essayer de relancer le cœur. Toujours sans résultat. Pendant ce temps, Richard Senneff se souvient avoir vu Conrad Murray au téléphone.
Ils arrivent à l’UCLA Hospital à 13h30. Depuis le début de leur intervention, Richard Senneff atteste n’avoir à aucun moment constaté le moindre signe de vie. Il atteste également avoir vu une perfusion et un masque à oxygène dans la chambre de Michael Jackson mais aucun appareillage de monitoring. Il confirme que Conrad Murray n’a à aucun moment mentionné le Propofol.
Le contre-interrogatoire qui s’enchaîne n’est qu’un récit rapide des faits déjà évoqués conçu pour déstabiliser. La défense essaie d’embrouiller le témoin sur les horaires et le timing.
Richard Senneff confirme ne pas avoir reconnu Michael Jackson mais l’avoir jugé très frêle et maigre. Il n’a noté aucune marque de piqures significatives mais des traces évidentes d’une maladie. Conrad Murray lui dit qu’il n’a injecté que du Lorazepam et qu’il le traite contre la déshydratation.
Le témoin est bombardé de questions pour semer la confusion dans son récit. Mais en dehors d’une interminable succession de « Correct », le contre-interrogatoire n’apporte rien. Le témoin conclut en disant qu’il pense que le médecin a fait de son mieux pour les aider.
L’accusation reprend donc l’audition et demande si, lorsqu’il est remonté dans la chambre pour récupérer son matériel, il a perçu une forme de surprise chez Conrad Murray. Le témoin répond qu’effectivement, il lui est apparu surpris, gêné et s’est détourné de lui. Ultime question : avez-vous perçu des signes de vie en 40 minutes aux côtés de Michael Jackson ? Réponse : aucun.
La défense revient à la charge : « Vous n’avez pas vu ce que le Dr Murray a pris dans la chambre ? » – Non. « Il ne vous a pas demandé de fermer les yeux ? » Non
Cette audition se termine par de jolis effets de manche entre accusation et défense sans réelle pertinence.
Le témoignage de Richard Senneff démontre que Conrad Murray a énormément influencé les urgentistes dans la poursuite d’une réanimation acharnée. En d’autres lieux et en présence d’un patient non-réactif depuis plus de 30 minutes, le décès aurait été prononcé sur place par le médecin-urgentiste avec l’aval de l’UCLA. Cependant, Conrad Murray a semé le trouble en prétendant percevoir un battement cardiaque à un moment donné. Trompé par le fait qu’un médecin ait été sur place dès l’arrêt cardiaque, les urgentistes ont suivi ses recommandations bien que tout démontrait l’issue fatale. Manoeuvre de Conrad Murray ? Acharnement thérapeutique parce qu’il s’agissait d’une célébrité ? L’un et l’autre est possible. Ceci ne répond pas à la question que je me pose depuis plus de deux ans maintenant : si Michael Jackson était décédé à l’arrivée des secouristes, pourquoi a-t-il été transporté à l’hôpital ?
Dans une suite logique, le témoin suivant est Martin Blunt, ambulancier des L.A. Paramedics intervenu le 25 juin à Carolwood. Il est en fait le conducteur de l’ambulance et celui qui est chargé de l’assistance respiratoire du patient.
Il décrit leur arrivée dans la propriété en se garant devant l’entrée et accueillis par les membres de la sécurité. Ils sont immédiatement conduits à l’étage. En entrant dans la chambre, il voit le patient allongé sur le lit, Conrad Murray et un garde du corps. Il trouve Conrad Murray très confus et nerveux. Il leur dit : « Venez, j’ai besoin d’aide ! »
Martin Blunt sait qu’il a devant lui Michael Jackson. Il aide à le déplacer au pied du lit et démarre très rapidement l’assistance respiratoire tout en maintenant sa tête. Mais il s’aperçoit très vite que cette procédure est insuffisante et décide de l’intuber pour assurer une oxygénation maximale. Son observation du patient est très négative : il ne respire pas, ne bouge pas, ses yeux sont entrouverts et ses pupilles dilatées. Tout en lui démontre qu’il est décédé même s’il note que son corps est chaud.
Le témoin affirme avoir vu dans la chambre des bouteilles d’oxygène, l’artiste était doté d’un masque nasal. Il n’a relevé aucun appareil de monitoring.
Il se souvient avoir entendu les questions de Richard Senneff et avoir remarqué que Conrad Murray ne répondait pas. Il a juste souligné que la veille, l’artiste avait eu des répétitions longues et qu’il avait assuré son hydratation.
Il se souvient également avoir vu 3 bouteilles de Lidocaïne sur le sol. La Lidocaïne est un anesthésique local. Mais à aucun moment, Conrad Murray n’a évoqué une quelconque substance : ni Lidocaïne, ni Propofol.
Il ajoute que les urgentistes voulaient déclarer le décès mais sous l’influence de Conrad Murray, ils ont poursuivi la réanimation et finalement décidé de le transporter à l’hôpital. Il assure qu’au moment de descendre le patient, il a vu le cardiologue ranger les bouteilles de Lidocaïne dans un sac noir.
Il ajoute se souvenir de Conrad Murray au téléphone dans l’ambulance et l’avoir entendu dire : « C’est à propos de Michael… il n’a pas l’air bien » !!!
Le contre-interrogatoire est toujours égal à lui-même : une série de questions confirmant le récit du témoin. Martin Blunt ajoute tout de même qu’il a jugé le patient très maigre. Il répète qu’il n’a jamais trouvé le moindre signe de vie et a jugé Conrad Murray très agité. Il confirme l’avoir entendu dire que Michael n’avait aucun problème de drogue et qu’il ne prenait aucun médicament. Il ne l’a pas entendu mentionner le Lorazepam.
La défense revient sur son rôle actif dans la réanimation et fait une allusion stupide sur les règles d’intervention qui ont changées depuis 2009, donnant désormais la priorité au massage cardiaque et non plus à la respiration. Réponse assez judicieuse du témoin relativisant cette règle par le fait que l’un ne va pas sans l’autre ! (C’est le moins que l’on puisse dire !)
Le témoignage de Martin Blunt donne tout de même un autre éclairage de la scène avec quelques différenciations de la perception du médecin-urgentiste Richard Senneff. D’abord, le secouriste n’a pas entendu exactement les mêmes choses et notamment pas l’évocation du Lorazepam. Si, lui aussi, a jugé le cardiologue très nerveux, il fait état de flacons de Lidocaïne subtilisés sous ses yeux et dissimulés dans un sac noir que Richard Senneff ne mentionne pas. D’un autre côté, il n’évoque pas une perfusion installée dans la jambe et ne relate pas l’intervention de Conrad Murray ayant perçu une pulsation cardiaque au niveau de l’artère fémorale. Au contraire, il dit juste qu’en assurant la réanimation respiratoire, il voyait le monitoring cardiaque ne présentant aucune activité. De la même façon, il dit avoir vu Michael Jackson sur le lit au moment où il entrait dans la pièce alors que Richard Senneff se souvient avoir trouvé Conrad Murray et un garde du corps en train de déplacer le corps sur le sol. Il y a des détails qui diffèrent d’un témoignage à un autre, tout comme pour le témoignage d’Alberto Alvarez et des autres membres de la sécurité. Il y a fort à parier que la défense reviendra sur ces auditions en avançant dans le procès.
L’ultime témoignage de cette quatrième journée est celui de Richelle Cooper, médecin-urgentiste de l’UCLA Hospital.
Elle se présente devant le Jury pour avoir accueilli Michael Jackson aux urgences de l’hôpital. Après avoir exposé son cursus, elle explique qu’elle est informée par les infirmiers gérant les appels d’urgence que les secours sont intervenus chez Michael Jackson le 25 juin 2009.
Avant de l’accueillir aux urgences, elle sait déjà qu’il est en arrêt et ne montre aucune réaction à la réanimation. Elle est également informée de l’intubation, des injections d’Epinephrine et d’Atropine. Les secouristes ont également fait savoir que son médecin personnel les assiste et qu’il insiste pour que la réanimation se poursuive en dépit de l’inefficacité des soins prodigués.
Elle autorise donc la poursuite de la réanimation et après s’être assurée auprès des secouristes de la véracité des compétences du médecin en question, accepte le transfert aux urgences. Le protocole est pourtant d’interrompre toute réanimation après 30 minutes d’intervention mais elle accepte néanmoins de déléguer la responsabilité des soins au Dr Murray jusqu’aux urgences.
Dans l’attente de l’arrivée de l’ambulance, elle prépare une équipe d’une douzaine de personnes, résidents, médecins, techniciens… auxquels viennent se joindre des médecins alertés par le nom lié à l’urgence ainsi que la sécurité de l’hôpital.
Lorsque le patient arrive aux urgences, elle demande à Conrad Murray les circonstances de l’évènement : il répond avoir fait deux injections intra-veineuses séparées de 2ml de Lorazepam ayant entrainé un arrêt cardiaque. Il dit avoir vu son patient s’éteindre.
Le Dr Cooper demande alors le passé médical du patient. Le Dr Murray ne dévoile qu’un traitement de fond constitué de Valium (un calmant-sédatif) et Flomax (traitement de la prostate). Il ajoute qu’il n’usait d’aucune drogue et ne présentait aucune allergie particulière. Elle précise qu’elle ne trouvera aucun traumatisme à l’examen. Le Dr Murray, de son côté, ne présente aucun document particulier attestant de sa profession.
A la question, quel est son observation à l’arrivée de Michael Jackson aux urgences, le Dr Cooper répond qu’il semble décédé, ne respirant plus, ne présentant aucun battement cardiaque, les pupilles dilatées. Une échographie cardiaque ne révéle aucune activité.
Le procureur présente alors aux jurés une série de photos d’une salle d’intervention d’urgence et demande au médecin de détailler l’équipement qui la compose. La journée d’audience s’achève sur ces clichés.
L’accusation prend le dessus avec ces clichés de salle d’urgence à la clôture des audiences, la veille d’un week-end. L’air de rien, le détail de ces équipements d’intervention et d’investigation reste en mémoire quand le parallèle est fait entre une chambre normale ne présentant aucun appareil de monitoring pour une anesthésie et ce nécessaire complet pour une réanimation. Le procureur marque les consciences encore une fois de manière assez flagrante.
Quant à la déposition du Dr Cooper, nous savons qu’elle est incomplète, ce n’était là que le début de l’audition. On note toutefois qu’il faut attendre l’arrivée aux urgences pour connaître enfin la dose de Lorazepam injectée et on ne comprend pas vraiment pourquoi le cardiologue n’a pas évoqué avant le traitement de fond. L’autre interrogation est de savoir pourquoi le médecin-urgentiste de l’UCLA a décidé de faire confiance à un médecin qu’elle ne connaissait pas, allant jusqu’à lui déléguer les soins jusqu’aux urgences ? Pourquoi avoir passé outre les constatations des secouristes qui annonçaient le patient décédé ? Pourquoi ne pas avoir suivi le protocole des 30 minutes de réanimation sans succès conduisent au décès prononcé ?
Un vide immense…
C’est un lendemain de cuite ! Quand on se réveille groggy, endolori, trop fatigué pour tout comprendre, trop mal pour digérer, trop sonné pour ressentir… et qu’il ne reste qu’un sentiment nauséeux… Et on s’aperçoit que le cauchemar n’était pas qu’un mauvais rêve…
Le 25 juin 2009 est revenu et la peine qui l’accompagnait redevient tellement intense…
Le procès qui se déroule sous nos yeux nous ramène à une réalité encore plus terrible que nous pensions. Il met en évidence beaucoup de choses qui ne seront en fait jamais dévoilées. Et s’il a démarré sur un coup d’éclat terrible de l’accusation qui a souhaité heurter les consciences en diffusant photo et enregistrement très probants de l’état de Michael Jackson, elle a en même temps ouvert la porte aux murmures et à la spéculation.
Nous nous battons depuis 2009 pour rétablir la véritable image de cet artiste hors du commun. Nous avons mené des combats acharnés pour faire taire la médisance et la rumeur. Mais le premier jour d’audience a totalement anéanti nos efforts.
Les chaînes de télévision américaines se sont emparées de l’enregistrement sonore d’un Michael Jackson délirant en sortie d’anesthésie. Si cette voix rauque nous a bouleversés au plus profond de notre âme, elle a attisé la flamme des moqueurs et des détracteurs. Les mots « junkie », « addict » ont été prononcés sur les chaînes les plus célèbres américaines et les tabloids se délectent de ces pièces accablantes livrées par le procureur. Michael Jackson : le King of Dope, expression lancée par HLN (CNN)…
Le procès de Conrad Murray n’est pas le procès de Conrad Murray. Au travers de tous les faits relatés au cours de ces audiences, le jugement est plus souvent porté sur la victime et non sur le médecin. 4 jours d’audiences au cours desquelles nous n’apprenons pas plus que nous ne savions depuis le 25 juin 2009. Mais 4 jours d’audiences au cours desquelles se dessine la vie quotidienne de Michael Jackson, ses habitudes, ses goûts, son intimité…
L’ouverture du procès par sa photo sur un brancard ne désignait pas Conrad Murray responsable mais exposait une victime comme jamais aucun procès ne l’a osé. L’utilité de sa diffusion est très discutable. Présenter la dépouille d’un homme en guise d’introduction à un procès pour homicide involontaire n’a pas de sens. L’impact se voulait totalement médiatique et cette photo terrible ne devait pas venir entacher l’aura de l’artiste comme elle le fait à présent.
L’enregistrement sonore ne désigne pas Conrad Murray responsable de son état. Il met plutôt en évidence le fait que Michael Jackson se laissait faire et acceptait des soins insensés pour pallier à des problèmes d’insomnie. Bien sûr, ce n’est pas ma façon de voir. Mais désormais, c’est l’opinion de ses détracteurs et la critique, les rumeurs, les murmures sont de retour… L’utilité de cet enregistrement était uniquement médiatique et déplorable pour l’aura de l’artiste, encore une fois.
Alors oui, au cours de ce week-end, nous nous sentons mal. Mais en y réfléchissant, cette douleur est motivée par ces deux documents et non par le procès lui-même. A ce stade, nous n’avons pas appris grand-chose. Nous avons du mal à supporter l’image de Conrad Murray et son incompétence flagrante. Nous écoutons les témoignages successifs mais nous ne captons pour l’instant que des détails supplémentaires ici ou là. Les grandes lignes, nous les avions déjà.
Ce qui nous dérange aujourd’hui est le fond de cette affaire. Les diverses culpabilités de tous ceux qui ne seront jamais inquiétés, les profiteurs, les voleurs, les assassins qui se cachent dans l’ombre de Conrad Murray. AEG, Randy Philips, Sony, Tommy Mottola, Thome Thome, Franck Dileo, Tom Sneddon, John Branca, John McClain et combien d’autres ?
Et puis, d’un autre côté, Michael… un Michael toujours futé, intelligent, suspicieux envers son entourage, qui se laisse doubler, qui se laisse emporter sans résister… Comment a-t-il pu se laisser manoeuvrer aussi facilement ?…
Il est trop tôt pour essayer d’approfondir. 4 jours de procès ont été axés sur Michael Jackson. La définition de Conrad Murray que nous avons est encore celle d’un cardiologue incompétent, cupide et sournois. Mais le personnage n’a subi aucune revue, le trait est grossier. Nous ne savons toujours pas qui est Conrad Murray. Il faudra plus de temps.
Et pour conclure ce petit billet d’humeur, comment ne pas évoquer ce fameux concert-hommage programmé le 8 octobre ? Comment est-ce possible ?
Chaque sortie d’audiences démontre que la famille Jackson est divisée. D’un côté, les parents et Rebbie, de l’autre Jermaine, Randy et Janet, LaToya toujours seule; tel est le rituel des entrées et sorties de la famille Jackson au tribunal. Il y a une profonde discorde qu’ils ne parviennent pas à dissimuler.
Mais il y a aussi un profond désaccord des fans de Michael Jackson. Et je fais partie de ceux qui pensent que cet hommage n’a pas sa place à ce moment précis. Et peu importe qui en a décidé, il demeure déplacé au milieu d’audiences morbides et dégradantes.
Il y a un paradoxe inouï entre ces deux évènements. Une véritable incompatibilité qui amène encore une fois le mot indécence à nos lèvres. Il est impossible de l’accepter alors que nos gorges sont nouées.
Et puis qui parviendra à rendre réellement hommage à Michael Jackson un jour ? Qui pourra se targuer d’une aura particulière pour vraiment honorer son talent ? Il n’y a personne qui puisse nous rappeler la grâce de cet artiste unique. Et écouter seulement ses oeuvres interprétées par d’autres ne fera que nous glacer davantage, si ce n’est nous agacer profondément.
Il aura fallu pratiquement deux ans et demi pour que ce concert-hommage soit enfin programmé. Mais il aura aussi fallu attendre le procès pour le programmer ! Il y a dans ces deux phrases le fond de l’incompatibilité. Deux mots qui ne peuvent s’accorder : hommage et procès. Ce concert sera forcément une catastrophe. Ce concert devrait être annulé, encore plus maintenant avec l’ouverture d’un procès ultra-médiatisé… cet enregistrement, cette photo, les rumeurs, les insultes…
A titre personnel, je ne supporterai pas ce concert et je dois avouer qu’il me laisse totalement indifférente. Qui a connu Michael Jackson sait qu’il ne verra jamais sa grâce et son charme au travers de ces hommages. Ils sont de toute façon voués à l’échec…
Beaucoup de questions, beaucoup d’incompréhensions… et surtout, un vide terrible au creux de l’estomac… bilan de 4 jours d’audiences…
Jour 5 : Lundi 3 octobre 2011
Le procès reprend en ce début de semaine… on pensait être à l’écoute des arguments de l’accusation mais on est très attentifs à la défense, c’est étrange…
La journée démarre par la suite de l’audition de Dr Richelle Cooper, médecin-urgentiste de l’UCLA, ayant accueilli le patient Michael Jackson en ce 25 juin 2009.
Son témoignage n’est pas très long. Elle explique en substance que le patient qui arrive aux urgences est manifestement en mort clinique et qu’en dépit de toutes les tentatives pour le réanimer, les efforts demeureront vains. Elle mentionne qu’elle n’a jamais trouvé le moindre battement cardiaque et que, selon sa perception, il était décédé depuis un long moment.
Elle se résigne donc à prononcer le décès à 14h26. Elle précise qu’elle n’a jamais demandé au Dr Murray de signer l’acte de décès car le patient était sous sa responsabilité dès son admission à l’hôpital.
Elle s’est assurée que la famille et les enfants du défunt étaient informés du décès. Elle voit ses enfants, éplorés et hystériques, en compagnie de leur nounou, et tente de les réconforter.
Le contre-interrogatoire s’enchaine très vite. La défense insiste d’abord lourdement sur le fait qu’elle ait pu commettre des erreurs dans sa déposition initiale. Elle répond qu’elle ne pense pas avoir de rectification à apporter.
L’avocat lui demande ensuite si elle peut évaluer l’heure du décès effectif de son patient. Elle se heurte à une inconnue. Elle peut juste souligner que lors de son échange téléphonique avec les secours à 12h27, le patient est déjà annoncé non-réactif à la réanimation, donc décédé. Elle précise que manifestement le Dr Murray a fortement insisté pour que la réanimation se poursuive en dépit du pessimisme des secouristes intervenants. Pourtant, le patient qui franchit la porte des urgences de l’UCLA est manifestement en mort clinique.
Elle explique qu’en dépit du fait qu’elle s’attendait à un patient décédé, elle a souhaité constater par elle-même et a ainsi autorisé les secouristes à assurer le transport vers les urgences. Mais en aucun cas, elle ne peut préciser l’heure réelle du décès.
La défense lui demande si elle a été amenée au cours de sa carrière à utiliser le Propofol. Elle explique que cette substance est utilisée pour sédater les patients et qu’elle a effectivement été amenée à l’user bien que n’étant pas anesthésiste. Elle insiste sur le fait que le Propofol est parfois utilisé pour sédater et non pour anesthésier.
L’avocat lui demande son avis sur une dose de 25mg injectés. Elle répond que selon la constitution de Michael Jackson, cette dose correspondrait à une sédation d’environ 5-10 minutes. La défense essaie alors de lui faire dire qu’au moment du décès, le Propofol était donc métabolisé. Mais le Dr Cooper se rebelle, semblant de plus en plus agacée, et explique que le Propofol est un sédatif que l’on doit utiliser sous assistance médicale avec monitoring constant et que son administration doit être progressive et mesurée.
Le Lorazepam est alors évoqué. Elle mentionne que le Dr Murray lui a bien indiqué une dose de 4mg injectée en deux fois, sans situer d’intervalles de temps. Elle ne peut en aucun cas préciser si cette substance est à l’origine du décès.
La défense lui demande alors pourquoi, si elle était aussi convaincue du décès de son patient, elle a poursuivi la réanimation. Elle s’énerve en insistant sur son rôle de médecin-urgentiste et sur le fait qu’elle cherchait à comprendre la cause du décès d’un homme de 50 ans. Michael Jackson étant alors sous sa responsabilité, il était évident pour elle qu’il lui fallait comprendre les circonstances de l’arrêt cardiaque. Son rôle était de récolter le plus d’informations médicales possibles.
L’avocat essaie de la déstabiliser en lui demandant le temps d’élimination du Lorazepam et du Propofol. Celle-ci se rebelle encore en affirmant que tout dépend du patient et que, de plus, le Dr Murray n’a à aucun moment indiqué les heures d’injections des substances.
Elle confirme toutefois que 25mg de Propofol n’est pas une dose importante sachant que le protocole d’usage est en moyenne de 1mg/kg – ce qui voudrait dire que pour une sédation de 5 à 10 minutes, il faut une injection de 50mg pour un homme de la corpulence de Michael Jackson. Mais elle termine son audition en insistant bien sur le fait que l’artiste était bel et bien décédé avant son arrivée aux urgences et qu’elle a fait tout son possible bien que consciente qu’il n’y avait plus aucune chance de sauver le patient.
La défense tente d’évoquer la conférence de presse de Michael Jackson lors de l’annonce de ses concerts. Mais le juge interrompt immédiatement cette tentative en provoquant une interruption d’audience. Cette direction ne peut être empruntée.
A la reprise, l’avocat revient sur le fait que l’on ne peut sauver un homme qui ne présente aucun signe vital. Le Dr Cooper en convient mais souligne que l’on peut tout de même essayer. Elle répète une fois de plus qu’elle avait des informations partielles, Conrad Murray n’ayant évoqué que la déshydratation et les injections de Lorazepam.
A court d’argument, l’avocat de la défense demande au procureur le rapport rédigé par le Dr Cooper le 26 juin 2009. Il prend un temps infini pour le parcourir, fait mine de ne pas arriver à lire pour faire répéter au témoin les doses de Lorazepam injectées par deux fois. Il lui demande de surcroît si la température du patient a été relevée. Elle répond ne pas s’en souvenir.
L’audition se conclut par l’évocation de la règle qui veut qu’au bout de 20 minutes sans réaction, le décès soit prononcé. Le Dr Cooper ne justifie pas l’acharnement dans ce cas mais prétend avoir fait confiance au médecin qui se trouvait aux côtés de Michael Jackson et aux secouristes. Elle n’a jamais demandé l’arrêt de la réanimation. Elle s’est investie pour sa famille.
Nouvelle passe d’armes entre défense et accusation pour conclure définitivement cette audition avec de beaux effets de manches et arriver à la conclusion évidente que l’usage du Propofol doit se faire en milieu hospitalier et sous surveillance étroite.
Ce témoignage, tout autant que son contre-interrogatoire – est troublant. En le suivant bien, il semblait que la défense faisait le travail de l’accusation ! Il était dérangeant de voir le témoin s’énerver visiblement au fil des questions de la défense et se contredire ! En effet, si elle commence par dire que l’utilisation du Propofol doit être effectuée sous un encadrement médical strict et que 25 mg de Propofol ont engendré une sédation de 5 à 10 minutes, elle finit par confesser que pour ces 5 à 10 minutes de sédation, il aurait fallu 50mg de Propofol pour un homme de la corpulence de l’artiste.
Elle ne justifie pas davantage l’acharnement manifeste d’une réanimation interminable, ni même la décision de recevoir le patient aux urgences bien que son décès soit évident – question que je me pose aussi depuis plus de deux ans… La position du Dr Cooper est délicate. Il est possible de penser que Conrad Murray ait manipulé les secouristes pour ne pas avoir à prononcer le décès. Mais dans tous les cas, il ne l’aurait pas fait. Seul le médecin-urgentiste du L.A. Paramedics était habilité à le faire avec l’aval de l’UCLA. Lorsque le Dr Cooper autorise la poursuite de la réanimation et le transport vers l’hôpital, les informations qu’elle détient se résument à un patient non-réactif… en clair… décédé. Pourquoi donc cette admission aux urgences ? Et pourquoi poursuivre encore la réanimation une fois aux urgences puisqu’il est évident que la mort cérébrale aurait été dans tous les cas avérée ! J’avoue être perdue tant cela parait décalé…
Quant à l’acharnement dont tout le monde a fait preuve, était-ce seulement parce qu’il s’agissait d’une star ?… Toujours est-il que ce témoignage n’apporte encore une fois que des questions et peu de réponses. A commencer par le fait de ne pas avoir relevé une température corporelle quand la prochaine étape – que nous connaissons tous malheureusement – était la morgue, avec perspective d’autopsie…
Quant à Conrad Murray, le tableau est toujours le même. Déshydratation, Lorazepam, Flomax… L’accusation n’a pas besoin de grands discours…
Dernier point qui m’interpelle, le Dr Cooper précise avoir réconforté les enfants éplorés qui se trouvaient alors avec leur nounou. Etonnant qu’elle ne mentionne aucun autre membre de la famille Jackson, avec lequel (ou lesquels) elle aurait dû s’entretenir à l’issue d’une réanimation infructueuse… Je suis pantoise.
Je l’avoue… il y a des choses que je ne comprends pas et que personne n’explique…
Les deux témoins suivants – Edward Dixon et Jeff Strohm – sont des représentants de deux compagnies téléphoniques différentes venus authentifiés les listings d’appels de Conrad Murray. Ils ne feront qu’un descriptif des relevés des appels entrants et sortants de ses téléphones portables. Leur présence confirme l’existence de deux lignes souscrites par Conrad Murray, donc deux téléphones portables. (Pour quelqu’un qui ne trouvait pas de téléphone pour appeler le 911, c’est un comble !)
Le contre-interrogatoire portera essentiellement sur le fait qu’il est impossible de savoir si les sms sont lus et les appels effectivement décrochés. De la même façon, on ne peut attester du fait que ce soit bien Conrad Murray qui ait utilisé ces lignes.
Ces deux témoignages étaient en fait une mise en place du détail des appels de Conrad Murray à venir. Ce n’était là qu’une certification des rélevés par les compagnies téléphoniques concernées.
Le témoin suivant est le Dr Nguyen – cardiologue appelé en renfort le 25 juin 2009 aux urgences pour assister l’équipe du Dr Cooper.
Elle témoigne avoir rencontré Conrad Murray, présenté comme médecin personnel de Michael Jackson, aux urgences, en présence du Dr Cooper. Au fil de ses questions, le Dr Murray a décrit l’artiste très fatigué par ses répétitions, déshydraté, et a précisé lui avoir seulement injecté 4mg de Lorazepam. Elle insiste pour savoir s’il lui a donné d’autres substances, il réplique « non, rien d’autre ». Il explique sans situer dans le temps qu’après l’injection, quand il est revenu, il s’est aperçu que l’artiste ne respirait plus. Il est incapable de se souvenir du temps écoulé entre ce moment et l’appel aux urgences.
Le Dr Nguyen précise qu’il n’a à aucun moment fait mention du Propofol mais a affirmé avoir perçu une pulsation cardiaque fémorale. Il assiste l’équipe d’intervention de l’UCLA.
Mais la réanimation n’apporte aucun résultat. Alors, en désespoir de cause, le médecin-cardiologue accepte de poser un ballon de contre-pulsion intra-aortique, espérant ainsi avoir un accès direct au coeur et tenter l’ultime chance. Elle explique qu’elle ne savait pas alors que le chanteur était en arrêt depuis un long moment. Si ce détail lui avait été communiqué, elle n’aurait même pas tenté ce dernier recours, sachant qu’il aurait été vain de toute façon. A l’issue de cette tentative, la réanimation a été stoppée.
Le contre-interrogatoire part dans tous les sens mais insiste lourdement sur le Lorazepam. La défense essaie de démontrer que 4mg de Lorazepam en IV n’est pas une dose massive. Le médecin répond que cette dose doit permettre au patient de dormir.
L’avocat tente d’échafauder un scénario en imaginant une dose de 20mg de Lorazepam et demande les conséquences de cette dose au cardiologue. Celle-ci se lance alors dans une explication sur la différence entre une substance comme le Lorazepam qui, avec une dose massive, va influer sur le cerveau et par ricochet sur les fonctions vitales, et le Propofol qui, lui, va directement provoquer un arrêt respiratoire et cardiaque. Elle démontre ainsi qu’il n’y a pas de commune mesure entre les deux produits. Elle explique, de plus, que le Lorazepam injecté de façon régulière créé un phénomène d’accoutumance qui conduit le médecin à augmenter les doses prescrites. Elle décrit une élimination assez lente du produit dans l’organisme mais qui s’accélère si le patient est actif dans ses journées.
Revenant sur le Propofol, l’avocat croit trouver un appui en affirmant (sans rire) qu’on ne peut parler sous l’effet de ce produit. Le Dr Nguyen lui explique alors (ce que nous savons tous) qu’effectivement, étant un produit anesthésique, on ne peut guère parler sous son effet mais qu’il existe un moment où le produit commence à se dissiper durant lequel la conscience reprenant sa fonction conduit à s’exprimer. (Bien essayé quand même pour contrecarrer l’enregistrement diffusé en ouverture du procès !)
Elle conclut son audition en affirmant que ce jour-là, elle a vu un Conrad Murray désespéré et dévasté, qui demandait à ce que la réanimation se poursuive et que tout soit tenté. Mais elle confirme encore une fois n’avoir jamais trouvé de battement cardiaque.
La défense évoque alors un antidote au Lorazepam et demande au médecin à quel moment celui-ci doit être injecté. Elle répond qu’il faut réagir en secondes pour inverser le processus. Elle rappelle encore une fois que le Lorazepam ne peut entraîner un arrêt cardiaque sans provoquer d’abord une dépression cérébrale.
Le procureur intervient de nouveau pour demander si le Propofol est utilisé pour des interventions cardiaques – ce qu’elle confirme, en soulignant un usage en milieu hospitalier sous monitoring constant puisqu’il y a risque d’arrêt cardiaque. Il revient également sur l’utilisation du ballon et lui demande si cette ultime intervention était liée au fait que Conrad Murray affirmait avoir perçu un battement cardiaque – ce qu’elle confirme également.
La défense essaie de contrebalancer l’effet des questions du procureur et vient demander si un cardiologue est habitué à utiliser le Propofol (lol ! ) Le Dr Nguyen explique encore une fois que le Propofol est un sédatif utilisé lors des anesthésies et qu’il doit être géré par un spécialiste en milieu hospitalier. L’avocat ironise en évoquant les dentistes ou les gastro-entérologues qui pratiquent des anesthésies dans leur cabinet.
Le procureur revient une dernière fois à la charge avant de clore définitivement cette audition : avez-vous connaissance d’une utilisation du Propofol à domicile ? Non, jamais !
La défense a commencé à avancer ses pions en évoquant un éventuel suicide au Lorazepam. Elle essaie manifestement de tromper les jurés avec cette substance et se prépare très certainement à évoquer l’éventualité d’une auto-administration de Lorazepam par Michael. Mais, comme expliqué, par le Dr Nguyen, cette substance aussi connue sous le nom de Témesta, n’a pas l’effet annoncé par la défense. Une intoxication aigüe aux benzodiazépines provoquent d’abord un coma profond avant un éventuel arrêt respiratoire et cardiaque. Le pion avancé ici a déjà échoué. Un tel évènement aurait pu être contrecarré par les urgentistes. Et puis, c’est oublier le rapport d’autopsie qui fait état d’une intoxication massive au Propofol et non au Lorazepam !!! Encore une fois, bien essayé, Messieurs !
En revanche, je suis très interloquée par l’utilisation de ce fameux ballon de contre-pulsion aortique qui ne joue aucun rôle sur un patient décédé !!! En se renseignant un peu, on apprend que ce ballon « est une technique invasive utilisée comme soutien au muscle cardiaque. C’est un dispositif temporaire introduit par l’artère fémorale et utilisé, entre autres, lorsque le coeur est en état de choc cardiogénique. Son effet est de diminuer le besoin en oxygène du coeur, d’améliorer le débit cardiaque et d’améliorer la perfusion coronaire du coeur. » Et si l’on approfondit encore un peu, on apprend qu’un choc cardiogénique « est lié à une défaillance aiguë primitive de la pompe cardiaque, entraînant des désordres hémodynamiques, métaboliques et viscéraux, en relation avec une chute du débit cardiaque et conduisant à un état d’hypoperfusion tissulaire. » La question est donc : que peut-on espérer de cette technique sur un coeur arrêté ?… qui plus est, depuis plus d’une heure !!!
Le Dr Nguyen dit ne pas avoir été informée d’une réanimation qui durait depuis plus de 40 minutes mais insiste sur le fait que cette ultime tentative via ce ballon a été une décision collective. Le Dr Cooper savait bien qu’il était annoncé décédé à 12h27 par les secouristes présents à son domicile !!! Pourquoi donc pratiquer encore une nouvelle intervention plus d’une heure après un décès constaté par… tout le monde en omettant toujours la mort cérébrale ! Impensable et très déstabilisant !…
Le témoin suivant est le Dr Joanne Prachard, médecin au Memorial Hospital de Houston. Elle témoigne ce jour car elle figure sur la liste des appels de Conrad Murray le 25 juin 2009 à 10h20.
Elle explique qu’elle a contacté le Dr Murray pour prendre conseil auprès de lui au sujet d’un de ses patients devant subir une intervention chirurgicale. Elle l’appelle par deux fois. Il répond finalement et prodigue ses conseils pour son patient.
La défense en profite pour faire dire au témoin à quel point elle a été impressionnée du fait que le Dr Murray se souvienne à la fois de son patient et de son traitement… (Oh la la…)
S’ensuit le témoignage d’Antoinette Gill figurant aussi sur le listing des appels de Conrad Murray à 8h45. Elle est une de ses patientes depuis 4 ans. Elle confirme une très brève conversation avec le médecin ce matin là, d’ordre médical puisque non divulguée.
Vient alors le témoignage de Consuela Ong. Elle travaille bénévolement dans le cabinet du Dr Murray à Las Vegas en juin 2009. Elle explique le fonctionnement du cabinet et le nombre d’employés, les tâches réparties. Elle rappelle que le cardiologue cherchait un remplaçant après leur avoir annoncé son départ pour l’Europe aux côtés de Michael Jackson.
Elle sait qu’il a appelé le cabinet dans la matinée du 25 juin mais ce n’est pas elle qui a pris la communication. Le listing montre en fait un appel de 22 minutes. Elle a très vite appris qu’il était arrivé un drame à Los Angeles.
Le contre-interrogatoire est stupide et condescendant avec un Chernoff mielleux, essayant de dépeindre un Dr Murray ami de ses patients, délicat et attentionné, ne comptant pas ses heures pour sauver des vies ! (Manquait plus que les violons !)
Le dernier témoin de la journée est Bridgette Morgan, une jeune femme que Conrad Murray fréquente depuis 2003. Elle apparaît sur son listing d’appels à 11h26. Elle témoigne pour affirmer qu’il n’a pas répondu à son appel.
Le contre-interrogatoire est encore une fois bluffant d’imbécilité. Chernoff se précipite et s’écrie : « Vous vivez bien à Los Angeles depuis 2007 ? » Oui. Fin
Le procureur intervient de nouveau : « Vous vous êtes rencontrés à Las Vegas en 2003 ? » Oui.
Va falloir qu’on m’explique pourquoi Conrad Murray ne reconnait même plus ses aventures !!! S’est-il trompé de procès ? Il ne s’agit pas ici de son divorce, M. Chernoff !!!
Jour 6 : Mardi 4 octobre 2011
Les audiences se poursuivent ce mardi et les choses se précisent… ou pas !…
Premier témoin d’une journée qui démarre avec retard, il s’agit de Stacy Ruggles, assistante du Dr Murray à son cabinet de Las Vegas.
Le cabinet figure sur la liste des appels du téléphone portable de Conrad Murray le 25 juin 2009 à 10h34. Elle confirme l’avoir eu au téléphone et l’avoir rappelé.
Le témoin suivant est Mechelle Bella. Elle confirme avoir rencontré le Dr Murray en 2008 à Las Vegas et avoir noué une relation avec lui.
Elle figure sur la liste des appels de Conrad Murray le 25 juin 2009 à 8h45. Elle confirme un échange de sms et un appel. Le procureur Deborah Brazil tente alors de diffuser une conversation téléphonique datée du 16 juin 2009 entre les deux protagonistes mais Ed Chernoff intervient et demande une concertation au juge. L’enregistrement n’est pas diffusé et l’intimité ne sera jamais évoquée. Le témoin conclut seulement en précisant qu’elle savait qu’il était le médecin attitré de Michael Jackson et qu’il lui avait dit vouloir la revoir avant de partir en Europe. La défense n’a pas de question.
Sade Anding s’avance alors à la barre. Elle travaille dans un restaurant et a rencontré Conrad Murray en 2009 sur son lieu de travail à Houston.
En juin 2009, elle est toujours en contact avec lui et poursuit sa relation, bien qu’épisodique. Elle apparait sur le relevé des communications téléphoniques de Conrad Murray le 25 juin 2009 à 11h51.
Elle dit se souvenir d’une conversation brève et courtoise qui s’est soudain interrompue. En fond sonore, elle a entendu un marmonnement, une voix qu’elle ne peut identifier, une toux et de l’agitation puis plus rien, aucune réponse. Elle a fini par raccrocher et rappeler mais sans succès. Elle a également envoyé des sms, demeurés sans réponse. Elle a appris un plus tard que Michael Jackson était décédé.
Encore une fois, Ed Chernoff demande une suspension d’audience pour obtenir du juge l’annulation de ce témoignage. Mais ces efforts restent vains. Deborah Brazil reprend son interrogatoire en demandant au témoin si elle a été auditionnée par la police de Los Angeles. Elle précise qu’elle a contacté Conrad Murray pour l’informer de sa déposition, qu’il s’est montré désolé et a proposé les services de son avocat.
L’audition de ce témoin se termine par un bref contre-interrogatoire insistant sur le fait que le marmonnement qu’elle a perçu au téléphone pouvait provenir de n’importe qui, sans identification possible – ce qu’elle confirme. Elle ajoute qu’elle a assisté à cet évènement 4 à 5 minutes après le début de l’appel.
Ed Chernoff essaie d’arrêter les témoins les plus importants dans leur témoignage et sa tactique consiste à provoquer des interruptions fréquentes des auditions pour perdre le fil des récits. Il essaie désespérément de saccager le travail de l’accusation en perturbant le cours des auditions mais sa technique est inefficace. L’accusation expose sa thèse de façon très linéaire en dépit des contestations, des reformulations demandées et des interruptions. Quant aux arguments de la défense, il est frappant de s’apercevoir qu’il n’y en a toujours aucun !
Le témoin suivant – témoin majeur de cette journée – est Nicole Alvarez. Elle est la compagne de Conrad Murray en juin 2009, ils ont un enfant en commun. Elle vit dans un appartement à Santa Monica, qu’ils ont partagés ensemble.
Elle raconte avoir rencontré Conrad Murray en 2005 à Las Vegas. Ils deviennent amis puis de fil en aiguille, leur relation évolue. Bien que vivant à Los Angeles, ils se voient souvent, soit à Vegas, soit à L.A. Elle sait que Conrad Murray a travaillé pour Michael Jackson et ses enfants à Las Vegas en 2008. Elle en était très fière mais n’a jamais posé de questions sur ses interventions auprès de l’artiste.
En 2009, Conrad Murray présente Nicole Alvarez à Michael Jackson. La jeune femme, actrice, est enchantée de cette surprise. Michael Jackson se montre intéressé par sa grossesse. Elle mettra au monde son enfant en mars 2009. Après cette rencontre, elle se rendra chez Michael Jackson à de multiples reprises de jour comme en soirée.
Elle sait que Conrad Murray évolue entre ses cabinets de Houston et Las Vegas, tout en prodiguant des soins à Michael Jackson en Californie. Elle ne sait pas si sa licence lui permet d’exercer en Californie.
D’avril à juin 2009, elle vit toujours en compagnie de Conrad Murray. Elle sait qu’il est le médecin personnel de Michael Jackson. Elle le voit partir quasiment tous les soirs et revenir très tôt dans la matinée. Elle n’a pas connaissance des soins prodigués au chanteur. Elle sait seulement que Conrad Murray prévoit leur départ pour l’Europe, toutefois sans préciser où ils allaient vivre durant la tournée. Elle est heureuse de cette perspective et s’attend à revenir aux USA en fin d’année.
Lorsque Deborah Brazil lui demande si elle a eu connaissance du contrat négocié par Conrad Murray avec AEG, Nicole Alvarez répond qu’elle ne savait rien à ce sujet, pas plus que la rémunération de $150,000 associée. Elle prétend l’avoir appris par les médias. Le procureur lui rappelle alors sa déposition effectuée en septembre 2009 dans laquelle elle mentionne un fax reçu, correspondant au contrat d’AEG et stipulant les termes du contrat et la rémunération décidée. Le témoin vient donc de mentir sous serment et essaie de s’en sortir en évoquant un trou de mémoire provoqué par de longs mois de chaos. Deborah Brazil demande alors une pause pour laisser aux jurés le temps d’assimiler ce mensonge.
A la reprise, le procureur fait le listing des colis réceptionnés au domicile de Nicole Alvarez. Elle mentionne et présente les reçus Fedex de 7 colis différents remis à son domicile de Santa Monica entre avril et juin 2009. Le témoin dit ne reconnaître sa signature que sur deux d’entre eux. Ces colis sont tous adressés à Conrad Murray chez Alvarez Nicole. Elle dit se souvenir de ces paquets mais ne pas connaître leur contenu.
Le 25 juin 2009, elle figure sur la liste des appels téléphoniques de Conrad Murray à 13h08. Il l’a appelée à son domicile. Il lui dit alors être dans l’ambulance avec Michael Jackson et de ne pas s’inquiéter (ben non, pour quoi faire ?!!! ) Dans l’après-midi de ce 25 juin, ils échangeront 4 appels. Elle prétend ne pas savoir si elle lui a parlé ou pas et ne se souvient pas à quelle heure il a regagné leur appartement.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la défense ne demande aucun contre-interrogatoire.
Nicole Alvarez est un témoin majeur car il est évident qu’elle détient des informations qu’elle ne veut pas livrer. On attendait beaucoup de son audition mais elle est pauvre en éléments supplémentaires. Les trous de mémoire et les imprécisions se multiplient. Les mensonges aussi… Elle ne trahira pas Conrad Murray et Ed Chernoff préfère encore s’abstenir de toute intervention de peur de dévoiler ce qu’il ne faudrait pas ! Et même si son évocation de Michael Jackson semble montrer qu’elle l’appréciait beaucoup, elle gardera ses secrets sur Conrad Murray… Elle pouvait pourtant apporter un autre éclairage sur l’homme…
Le témoin suivant est Tim Lopez. La seule évocation de son nom fait bondir la défense qui réclame une longue suspension d’audience pour essayer d’empêcher cette audition. Encore une fois, cette tentative sera infructueuse et en dépit d’âpres contestations, Tim Lopez comparaitra bien devant les jurés. Le juge revient dans la salle en s’excusant de ce huit clos et demande la reprise des audiences.
Tim Lopez est gérant d’une pharmacie de Las Vegas, chargée d’approvisionner les médecins plus que les patients. En novembre 2008, il est contacté pour la première fois par le Dr Conrad Murray, se présentant comme cardiologue à Las Vegas, et en quête de Benoquin, crème communément utilisée dans le traitement du vitiligo.
En mars 2009, il est de nouveau contacté par le Dr Murray qui se montre satisfait de ses services et effectue une seconde commande de 4 tubes de Benoquin. Il en profite pour lui demander s’il peut en avoir toujours d’avance et lui précise qu’il va en avoir besoin à l’étranger. Conrad Murray lui dit que cette prescription est pour un patient spécial sans toutefois mentionner de nom.
En avril 2009, Conrad Murray passe une nouvelle commande à Tim Lopez. Cette fois, il lui demande du Propofol, des solutions salines et du Valium.
Les factures de la pharmacie montrées par Deborah Brazil laissent apparaître une commande le 6 avril 2009 comprenant 10 flacons de 100ml de Propofol, 25 flacons de 20ml de Propofol, 40 tubes de Benoquin et 9 x 1000 ml de solution saline en poches de perfusion. La commande est envoyée via Fedex à une adresse à Santa Monica.
Une seconde facture datée du 28 avril 2009 comportant 10 flacons de 100ml de Propofol et 25 flacons de 20ml de Propofol est également expédiée via Fedex vers une adresse à Santa Monica.
La pause déjeuner est prise sur ces commandes invraisemblables qui marqueront très certainement les jurés. A noter : les pauses sont toujours en faveur de l’accusation.
Après le déjeuner, l’audition de Tim Lopez se poursuit sous les questions de Deborah Brazil.
La commande du 28 avril est assortie d’une commande de Lorazepam et de Midazolam, toujours envoyée à Santa Monica.
La pharmacie délivre également une facture du 12 mai 2009 pour 10 x 100ml de Propofol, 25 x 20ml de Propofol, 10 x 2ml de Midazolam, 10 flacons de flumazenil et 10 x 5 ml de lidocaïne crème – commande toujours expédiée par Fedex à Santa Monica.
Le 10 juin, nouvelle commande du Dr Murray : Lidocaine 25 x 30 ml – Propofol 10 x 100ml – Benoquin 60gr – Hydro 8% 25 x 20. Toujours expédiée via Fedex vers Santa Monica.
Enfin l’ultime commande a lieu le 15 juin 2009 : Lorazepam 10 x 10ml – Midazolam 10 x 2ml - Solution saline 1000ml (soit 12 perfusions), livrée par Fedex à Santa Monica.
Le contre-interrogatoire est d’une brièveté impensable en fonction des informations qui viennent d’être révélées. L’avocat de la défense demande au témoin s’il a bien vérifié la licence du cardiologue et s’il a trouvé le moindre problème sur son dossier. Le témoin confirme que tout était normal. (lol)
Il lui demande ensuite s’il n’a pas trouvé étrange de devoir envoyer tous ces produits à une adresse autre que le cabinet. Tim Lopez répond que ce n’est pas inhabituel. Il enchaine en lui demandant si ces produits font l’objet d’une procédure de contrôle particulière. Le témoin répond par la négative (lol). Et l’avocat conclut en faisant dire au témoin que ne pas mentionner le nom du patient n’est pas très grave. Fin du contre-interrogatoire.
Un long huit clos s’enchaine directement pour conclure à une fin prématurée des audiences du jour en raison de conditions climatiques particulières. La journée s’achève donc sur cette longue liste de médicaments et ce témoignage plus qu’accablant.
J’ai du mal à commenter cet ultime témoignage du jour. Il est tout simplement effarant… mais il soulève également des questions qui ne trouvent pas de réponses.
Un homme souffre d’insomnies chroniques. Le Lorazepam (Témesta) en IV, le Midazolam (Hypnovel) en IV, associé à du Valium le feront dormir quoi qu’il arrive. Lorazepam et Valium sont des benzodiazepines qui permettent la relaxation, le Midazolam est un hypnotique. Avec les quantités mentionnées dans ces commandes et prétendûment injectées, l’homme est déjà mort ! Ajoutons à cela presque 5 litres de Propofol en moins de 3 mois…
Quant au contre-interrogatoire mené par la défense, il n’a aucun sens. Les arguments avancés sont plutôt des arguments de l’accusation. Il n’y a toujours pas de défense dans ce procès…
Et puis que penser de ce témoin qui délivre tant de substances dangereuses et n’est pas inquiété par la justice ?… Mais quel est donc ce procès ?…
Hier, le mot du jour était « perplexe ». Aujourd’hui, je suis envahie par l’effarement. Cette journée aurait dû apporter un éclairage sur Conrad Murray, l’homme, au travers des témoignages de ses conquêtes. La nature de cet homme reste insaisissable. Derrière son masque impassible, on ne peut deviner la moindre personnalité. Ce procès devrait pourtant dépeindre l’accusé. Mais non ! La balance ne penche que d’un seul côté, celui de Michael Jackson. Mais nous n’avons absolument aucune perception de l’accusé. Le portrait brossé est celui d’un homme survolté qui jongle entre Houston, Las Vegas et la Californie, accumulant les conquêtes amoureuses. Point. Le reste est mystère… Plus les jours passent, plus les
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